Au Japon, des data centers en mer pour alimenter l’IA de demain

Pour répondre aux besoins croissants en électricité et en espace, un groupe japonais prévoit de lancer des data centers flottants d’ici 2027. Alimentés par des centrales électriques en mer, ils offrent une alternative innovante aux infrastructures terrestres.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le projet du groupe Mitsui OSK est d'associer un couple de navires centres de données constitué d'un cargo rempli de serveurs, escorté par un bateau centrale électrique. (MOL)
Le projet du groupe Mitsui OSK est d'associer un couple de navires centres de données constitué d'un cargo rempli de serveurs, escorté par un bateau centrale électrique. (MOL)

Tous les géants de la tech cherchent désespérément de l’espace et de l’électricité pour construire les centres de données qui leur permettront de développer l’intelligence artificielle. Les terrains coûtent cher et beaucoup de pays manquent de courant. Une entreprise japonaise se propose de lancer de gigantesques data centers flottants. Il ne s'agit pas de simples barges qu’on va amarrer dans un port.
mais de vrais navires qui vont se déplacer, sur les océans, pour aller alimenter une entreprise ou un pays ayant besoin de milliers de serveurs pour faire tourner ses plateformes d’intelligence artificielle.

Mitsui OSK, le goupe en question, est un grand spécialiste du transport maritime. Pour l’occasion, il a signé un accord commercial avec le groupe turc Kinetics, qui fabrique, lui, des centrales électriques flottantes. D’ici 2027, les deux sociétés pensent pouvoir lancer ce premier couple de navires centres de données constitué d'un cargo rempli de serveurs, escorté par un bateau centrale électrique.

La consommation électrique d'une ville 

Un centre de données — un data center, comme disent les spécialistes — est un grand bâtiment abritant des milliers de serveurs informatiques. Ces serveurs contiennent des millions de processeurs pour faire des calculs, et des puces mémoire pour sauvegarder les données de tous les contenus que l’on trouve en ligne, qu'il s'agisse de nos photos sur Instagram, mais aussi nos données bancaires ou les millions de pages de Wikipédia. Maintenant, ce sont aussi toutes les informations utilisées par les plateformes d’intelligence artificielle, comme ChatGPT, qui y sont stockées.

Pour fonctionner, ces serveurs ont besoin d’énormément d’électricité. Il faut imaginer qu’un centre de données de 10 000 mètres carrés consomme autant d’électricité qu’une ville de 50 000 habitants — comme, par exemple, Laval. Cette électricité sert à faire tourner les machines, mais aussi à refroidir ces bâtiments, où les serveurs chauffent énormément. Avec ces bateaux data centers, plus question de dépendre du réseau électrique d'une ville, puisque la centrale se trouve presqu'à bord. Autre avantage, plus besoin de dépenser des fortunes pour acheter du terrain afin de construire le centre. Enfin, l'utilisation de l’eau froide des océans, pour alimenter le système de refroidissement de vos machines, est aussi un atout.

D’autres entreprises réfléchissent à cette piste des data centers flottants. Des groupes envisagent d’installer ces centres sur des barges géantes, près des côtes. À Nantes, la start-up Denv-R teste même, depuis octobre 2024, sur la Loire, un data center flottant, couvert de panneaux solaires.
Un concept très intéressant même s'il est décliné à très petite échelle.

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