Au Japon, des chercheurs tentent de recréer une photosynthèse "artificielle" pour produire de l'énergie

En utilisant l'énergie du soleil et des panneaux imprégnés d'eau, le Japon espère réussir à recréer le processus de photosynthèse pour alimenter leurs voitures et maisons. Une commercialisation à grande échelle pourrait voir le jour vers 2040.

Article rédigé par Yann Rousseau
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Feuille verte dans la nature (JEJA / E+)
Feuille verte dans la nature (JEJA / E+)

Le ministère de l'Environnement japonais vient de présenter un nouveau plan énergétique : copier le mécanisme de photosynthèse afin de produire de l'énergie. Le pays mise beaucoup sur cette "photosynthèse artificielle", et pense que cela pourrait même être le carburant du futur. L'idée, c'est d'essayer de reproduire un processus qui se fait naturellement dans la forêt et dans les champs pour éclairer nos maisons et alimenter nos voitures.

Dans la photosynthèse naturelle, les plantes, utilisent la lumière du soleil pour transformer l'eau et le CO2 qu'elles absorbent par leurs feuilles et leurs racines. Cette transformation, permet aux plantes de créer leur nourriture, en majorité du glucose ainsi que de l'oxygène relâché dans l'air. Les scientifiques japonais essayent donc de copier ce phénomène, et de créer de l'énergie à partir de lumière, d'eau et de CO2.

Un potentiel carburant infini

Les chercheurs ont commencé par des essais en laboratoire, qu'ils conduisent maintenant à plus grande échelle dans des champs proches de Tokyo. Tout le procédé se déroule sur des sortes de panneaux solaires, mais ce ne sont pas les mêmes que l'on voit habituellement sur nos toits. Ces appareils blancs et imprégnés d'eau, captent également l'énergie du soleil pour en faire de l'électricité. Et cette électricité est tout de suite utilisée pour créer une réaction chimique qui casse les molécules d'eau à l'intérieur. La molécule d'eau, H2O est constituée d'atome d'hydrogènes et d'un atome d'oxygène. En cassant cette molécule, ces "panneaux blancs", récupèrent d'un côté de l'oxygène et de l'autre de l'hydrogène.

L'hydrogène ainsi produit est ensuite utilisé comme carburant. Aujourd'hui, on s'en sert d'ores et déjà pour produire de l'électricité pour les véhicules ou l'alimentation des habitations. S'il est ensuite mélangé à du CO2, il est possible de fabriquer des composants, du plastique ou de la résine.

Avec cette photosynthèse d'un nouveau genre, il serait théoriquement possible d'avoir accès à un carburant infini. Une perspective qui fascine d'ailleurs le gouvernement japonais qui est, pour l'instant, sans pétrole, sans charbon, sans gaz naturel, est obligé d'importer l'essentiel de ses ressources énergétiques. Le ministère de l'Environnement japonais, vient de demander un nouveau budget de cinq millions d'euros pour aider dès cette année les recherches sur cette photosynthèse artificielle. Tokyo, prévoit que cette énergie pourrait être commercialisée à grande échelle vers 2040.

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