À Chicago, des chercheurs conçoivent un pacemaker miniature et biodégradable

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Des chercheurs de l’université Northwestern, près de Chicago, ont développé un pacemaker d’un genre inédit : il ne mesure que quelques millimètres et se dissout naturellement dans le corps lorsqu’il n’est plus nécessaire. Une innovation qui pourrait transformer les traitements cardiaques, notamment chez les nouveau-nés.

Loïc Pialat

Radio France

Publié le 15/05/2025 09:08

Temps de lecture : 2min

40 000 bébés naissent chaque année aux Etats-Unis avec un problème cardiaque. (STURTI/ Getty)

D’une taille comparable à un grain de riz - 1,8 mm de large, 3,5 mm de long et 1 mm d’épaisseur - ce nouveau pacemaker peut être inséré dans l’organisme sans recours à une intervention chirurgicale. Il est suffisamment petit pour être injecté à l’aide d’une aiguille ou d’un cathéter.

Son fonctionnement repose sur la lumière infrarouge, émise par un dispositif externe de la taille d’une pièce de monnaie placé sur la poitrine. En cas de battement cardiaque irrégulier, le dispositif déclenche une lumière qui traverse la peau et les muscles pour activer le pacemaker. La fréquence des flashes lumineux détermine alors le rythme des stimulations électriques envoyées au cœur.

Une alternative aux pacemakers traditionnels

Contrairement aux pacemakers classiques, composés d’une batterie, de câbles et d’électrodes, le dispositif de Northwestern ne nécessite pas d’ablation chirurgicale une fois sa mission accomplie. Une différence majeure en matière de sécurité : le retrait d’un pacemaker conventionnel peut entraîner des complications comme des infections, des hémorragies internes ou la formation de caillots. Les chercheurs rappellent d’ailleurs que Neil Armstrong est décédé en 2012 des suites d’une telle intervention.

En utilisant la lumière au lieu des ondes radio - comme dans la première version du prototype - les scientifiques ont pu miniaturiser davantage l’objet. L’alimentation du pacemaker repose sur une cellule voltaïque, qui convertit l’énergie chimique en énergie électrique.

Des essais prometteurs et des perspectives multiples

Toujours en phase de test, ce pacemaker biodégradable a déjà montré des résultats prometteurs lors d’essais sur des animaux et sur des cœurs humains prélevés. Selon l’un des membres de l’équipe de recherche, une commercialisation pourrait intervenir d’ici cinq ans, sous réserve du franchissement des étapes réglementaires. Conçu en priorité pour les nouveau-nés souffrant de malformations cardiaques, le dispositif pourrait offrir une solution temporaire en attendant que le cœur se stabilise, généralement au bout d’une semaine.

Il pourrait également être utilisé en série, pour les patients atteints de troubles du rythme cardiaque, ou encore, à terme, dans le traitement de certaines affections neurologiques grâce à la combinaison de sa biodégradabilité et de son activation lumineuse.