BD bande dessinée. Un volcan dans l’âme
Avec "La Saga de Grimr"', Jérémie Moreau livre, autour d'un personnage acharné à laisser une trace sur sa terre d'Islande, une fable puissante comme le souffle d'un volcan.
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Un nom qui gronde
Faut-il dire Grim'r ou Grimir ? Jérémie Moreau ne le sait pas. Pas plus que nous, il ne maîtrise la langue islandaise. Mais, ce nom gronde comme les tréfonds d’un volcan. Et c’est pourquoi le dessinateur a choisi de nommer ainsi le personnage de sa nouvelle BD.
La saga de Grimr a pour théâtre l’Islande de l’année 1783, quand l’île du Nord survivait dans la misère, sous le joug danois, et que la nature, magnifique, y était hostile comme elle l’a rarement été. Cette année-là, 115 cratères ont craché leur lave. Un tiers de la population a péri. Un héros est né.
Le héros de saga, c'est celui qui est digne de mémoire
Jérémie Moreau
Exister et laisser une trace
Grimr Enginson, littéralement, Grimr « Fils de personne » a pour lui la fougue, la jeunesse, la force. Et une rage de vivre inextinguible. La fable est puissante, sous tension de bout en bout. Dans le regard noir, dur, le visage buté, disgracieux, les narines dilatées, la tignasse rousse de ce Quasimodo des volcans. Dans les couleurs brouillées, mouillées de pluie et de neige, de brume et de glace, de pierres et de feu.
Les cascades, les sources chaudes, les terres imprégnées de soufre, le pochoir mouvant des nuages bas qui courent sur les prairies : Jérémie Moreau pose ses aquarelles sans jamais ne trahir ni les yeux pâles des jeunes filles, ni les ciels délavées, ni la fluorescence de la lave.
La saga de Grimr, aux éditions Delcourt
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Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.
La Forêt millénaire, Taniguchi, aux éditions Rue de Sèvres
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Jiro Taniguchi est mort cette année à Tokyo. Mais c’est en Occident, et tout particulièrement en France, que la disparition de l’auteur du Journal de mon père, Quartier lointain, le Sommet des dieux ou encore le Gourmet solitaire a soulevé une vague d’émotions. Et de regrets, car l’artiste avait mis en chantier un nouveau projet, spécialement conçu pour être d’abord édité à Paris, par les éditions Rue de Sèvres.
La Forêt millénaire devait compter 5 volumes, format à l’italienne, loin des codes graphiques que Taniguchi maitrisait depuis ses débuts dans les années 1970. Cette histoire-là ne serait ni un manga ni tout à fait une BD à l’européenne. Il n’eut le temps que de terminer le tome un, et de peaufiner le découpage du deuxième.
L’histoire est celle d’un petit garçon contraint de quitter la ville et sa mère malade pour aller vivre chez ses grands-parents dans la montagne japonaise, précisément dans la petite ville de Totori où était né le dessinateur. Agé d’une dizaine d’années, Wataru doit composer avec sa tristesse et son nouvel environnement. Très vite, il va s’apercevoir que la montagne et la forêt lui parlent et le réconfortent.
On retrouve une nouvelle fois chez Taniguchi la solitude des êtres et la paix retrouvée au sein d’une nature magnifiée. L’homme s’inscrit dans le paysage sur un mode contemplatif, dans la proximité des animaux, à la limite du fantastique. Taniguchi avait choisi d’utiliser la couleur, une palette d’aquarelles aux verts tendres omniprésents dans des images qui courent souvent à bords perdus en double-pages.
On ne connaitra sans doute jamais la fin de l’histoire, mais les lecteurs assidus de Taniguchi pourront trouver dans le livre un dernier message de sérénité et d’engagement écologique du mangaka qui avait sans doute le mieux jeté des ponts entre l’Europe et l’Asie.
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