BD, bande dessinée. Gipi, au nom du père
Avec "La Terre des fils", l'italien Gipi livre une fable radicale sur la transmission d'un monde en perdition.
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L'eau, source de vie, symbole de mort
L’endroit où se déroule La Terre des fils existe bel et bien. C’est un lac de la région de Pise, que le dessinateur italien GIPI, qui a grandi non loin de là, aime tout particulièrement. C’est beau, et pourtant l’eau en est polluée, empoisonnée, et l’air, à proximité, irrespirable en été. Sans craindre le paradoxe, Gipi vous raconte ça quand vous lui faites remarquer que, lac, fleuve, mer, pluie, l’eau revient en permanence dans ses histoires.
L'eau, c'est la pureté. Et mes personnages ne sont jamais purs. Ils ne sont pas propres, ils ont des défauts.
Gipi
L’eau qui tombe du ciel et nous lave, dans laquelle on plonge pour s’oublier, qui nous emporte sur cette barque à fond plat qu’utilisent les pêcheurs et les personnages de ce récit au long cours longtemps désespéré. Cette barque, c’est le destin, répond encore Gipi. On croit le conduire, il nous échappe, on suit le courant.
La mort rythme le récit de La Terre des fils. Une terre sans repères, une terre d’après la catastrophe ou la guerre. Une terre où, pour survivre, on tue, et c’est tout. Pas de morale. Une terre où l’on parle peu. Et d’abord entre père et fils.
C'est du père dont je me sens le plus proche. Peut-être parce que j'ai 53 ans. Je ne peux pas éternellement continuer à être un fils.
Gipi
Le père taiseux a deux fils. Gipi, qui n’a pas de frère, dit avoir cherché toute sa vie cet autre, ce double si proche que l’on peut tout lui dire sans être jugé. L’auteur dit aussi qu’il a tout fait pour que le lecteur s’imagine à la place de ces deux adolescents incultes, qui ne savent ni lire ni écrire. A peine parler. Mais qui courent, vibrent de toute leur jeunesse, veulent être aimés de toute leurs forces, et font tout pour comprendre ce monde impossible qui est désormais le leur.
Dessinée en noir et blanc, d’une plume sèche à peine posée et pourtant incisive, La Terre des fils, Gipi, aux éditions Futuropolis.
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Li Kunwu est en France avec "Le cœur battant d'une ville de Chine du sud – Kunming". L'auteur d'une vie chinoise est invité de Made in Asia, le festival des cultures d'Asie à Toulouse. Il y présente une trentaine d'originaux. Avec des saynètes pleines d'humour et de tendresse, il raconte le quotidien de la ville chinoise de Kunming.
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Li Kunwu est un des rares artistes chinois de sa génération à s'être, tout au long de sa carrière, exclusivement dédié au 9e art et à en vivre. En 30 ans d'activité, plus d'une trentaine de ses ouvrages ont été édités en Chine, et il a publié dans les magazines de BD chinois les plus emblématiques tels Lianhua Huabao et Humo Dashi. D'abord spécialisé dans la BD de propagande, il s'est ensuite orienté vers l'étude des minorités culturelles chinoises dont sa province, le Yunnan, est si riche. Il est membre du Parti communiste chinois et administrateur de l'Association des artistes du Yunnan et de l'Institut chinois d'étude du dessin de presse.
En 2015, il a reçu le Prix d'excellence du Japan Media Arts festival, plus haute distinction du 9e art au Japon.
Exposition et rencontre avec l'auteur à Toulouse jusqu'au 29 avril, puis à Albi jusqu'au 14 mai.
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