Une technologie pour permettre aux chauffeurs routiers de conduire deux camions à la fois

Une méthode surprenante est développée pour lutter contre la pénurie de chauffeurs-poids-lourd. Testée actuellement sur des routes fermées, elle permet de conduire deux camions à la fois.

Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un chauffeur routier dans la cabine de son poids lourd. (BLUECINEMA / E+ / GETTYIMAGES)
Un chauffeur routier dans la cabine de son poids lourd. (BLUECINEMA / E+ / GETTYIMAGES)

Dans peu de temps, on verra peut-être des convois de deux poids-lourds dont le deuxième sans chauffeur. Cela risque de surprendre, si on les croise sur les routes. On verra un premier semi-remorque passer avec son chauffeur (comme d’habitude). Et quelques mètres plus loin, un autre camion qui le suit, mais cette fois, sans personne dans la cabine. Tout ce que fait le premier camion (s’il accélère, s’il freine, s’il tourne…) va être transmis au second camion. Son ordinateur de bord va ensuite s’appuyer sur ces informations et sur ses propres radars pour contrôler le camion suiveur et lui permettre de rouler en convoi en toute sécurité. C’est beaucoup plus simple, et surtout moins cher, que de créer un camion totalement autonome. Puisqu’il n’y a plus besoin d’anticiper ce qu’il se passe au loin. Il faut juste garder une distance de sécurité avec celui qui est devant et éventuellement gérer une voiture qui s’intercale entre les deux.

Une formation spéciale pour être sûrs de ne jamais casser le convoi

Il existe un risque (au feu par exemple), que le camion suiveur se retrouve bloqué, mais il y a peu de chance que cela arrive. D’abord, le second camion peut suivre de très près, puisqu’il est parfaitement synchronisé avec celui de devant. Ensuite, il y a la responsabilité du chauffeur. C’est exactement comme quand quelqu’un vous suit. Vous regardez dans le rétro. Vous faites attention à ne pas le perdre. Les chauffeurs recevront donc une formation spéciale pour être sûrs de ne jamais casser le convoi. Et s’il y a vraiment un problème, ils pourront prendre la main, à distance, sur le second camion et le sortir du pétrin. C’est une technologie développée par la start-up Kratos. Elle est testée actuellement sur les routes fermées avant un déploiement sur routes ouvertes.


On comprend l’intérêt pour les transporteurs, mais cela pourrait aussi doubler le risque d’accident car si le premier chauffeur fait une erreur, elle sera répercutée sur les deux camions. À voir, donc, quels garde-fous seront mis en place. Autre problème, plus psychologique celui-là : croiser un camion sans personne au volant. Si le développement des camions autonomes patine, c’est surtout à cause de problèmes réglementaires. L’acceptation par le public notamment. On n’est déjà pas rassuré de croiser un camion sur la route. Alors, imaginez s’il n’y a personne au volant…

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