Des chercheurs de l’université de l’Oregon ouvrent la voie à l'hibernation pour les humains

Leurs travaux ont été publiés, début janvier, dans la revue "Current Biology". L'objectif est d'éviter les séquelles en cas de crise cardiaque ou d’AVC.

Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (THE WASHINGTON POST / THE WASHINGTON POST)
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Aujourd'hui, beaucoup d’animaux hibernent. Demain, ce sont les humains que l’on pourrait également forcer à hiberner. C’est ce que vient de découvrir une équipe de chercheurs de l’université de l’Oregon aux États-Unis. Il est possible de déclencher, à n’importe quel moment, un mécanisme d’hibernation chez les hommes et les femmes. Pas pour passer l’hiver à dormir comme un ours en attendant le printemps, mais plutôt pour éviter les séquelles en cas de crise cardiaque ou d’AVC.

Chaque minute sans oxygène compte après un arrêt cardiaque ou un arrêt respiratoire. Or, il se trouve qu’en état d’hibernation, le cerveau et les organes ont besoin de beaucoup moins d’oxygène. Donc, être capable d’induire cet état, à la demande, va prolonger leur survie et donner plus de temps aux médecins pour intervenir.

Un interrupteur qui agit sur la régulation de la température 

Ces chercheurs ont identifié une sorte d’interrupteur dans le cerveau qui active ou qui désactive la régulation de la température. Normalement, quand il fait froid, le corps se réchauffe automatiquement en frissonnant ou en brûlant des graisses. Chez les animaux qui hibernent, ce processus s’arrête instinctivement en hiver. Cela leur permet de ralentir leur métabolisme et de survivre pendant des mois, sans nourriture et avec très peu d’oxygène. Les chercheurs ont découvert que l’on pouvait agir sur ce fameux interrupteur pour activer ou désactiver ce processus à la demande. Et ils l’ont testé, avec succès, sur des souris qui, comme nous, sont incapables d’hiberner naturellement. La prochaine étape sera de transformer cette découverte en traitements sûrs et efficaces pour les humains. Les détails ont été publiés dans la revue Current Biology le 6 janvier 2025.
 
 
Au-delà de la médecine, cette technique pourrait s’appliquer aussi aux longs voyages spatiaux. On le rappelle : il faut six mois, au minimum, pour un aller simple vers Mars. Vous imaginez ? Six mois à ne rien faire. Enfermé dans une capsule de quelques mètres carrés. Il y a de quoi devenir fou. C’est pour cela que dans les films de science-fiction, on les voit patienter dans des caissons pendant des mois en hibernation. Jusqu’ici, la technologie n’existait pas. Maintenant, on a un début d’idée pour la développer.
 

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