Avec la multiplication des lancements, le risque de voir des morceaux de fusées retomber sur Terre s'intensifie

Il y a quelques jours, des habitants en Pologne ont eu la mauvaise surprise de voir tomber chez eux, des débris d’une fusée dont Space X avait perdu le contrôle. Il n’y a pas eu de blessés. Mais on aimerait éviter que cela se reproduise.

Article rédigé par Anicet Mbida
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Lancement d'une fusée Starship depuis le Texas. Photo d'illustration. (JOE MARINO / MAXPPP)
Lancement d'une fusée Starship depuis le Texas. Photo d'illustration. (JOE MARINO / MAXPPP)

On s’inquiète de plus en plus de la sécurité et de l’impact environnemental des lancements spatiaux. Il est vrai que cela doit faire drôle de se réveiller le matin et trouver un morceau de fusée calciné, gros comme un frigo, dans son jardin. Des débris de la fusée Falcon 9 de SpaceX sont entrés dans l'atmosphère au-dessus de la Pologne, a indiqué mercredi 19 février la police et des objets non-identifiés sont tombés dans l'ouest du pays. Ce n’est pas la première fois que cela arrive. Mais jusqu’ici, cela restait exceptionnel puisque les envois de fusées aussi, restaient, eux aussi, exceptionnels.

Ces quatre dernières années, leur nombre a plus que doublé. On est passé de 100 à plus de 250 lancements par an. La cadence va encore s’accélérer puisque, cette année, Space X prévoit, à lui seul, jusqu’à 180 tirs. À terme, avec sa méga fusée Starship, il espère même monter à plusieurs douzaines de tirs par jour ! Donc, évidemment, le risque d’accident ne fera qu’augmenter et le risque de pollution aussi. On régule les émissions des voitures, des avions et des bateaux, mais pas encore celles des fusées. Pourtant, leurs réacteurs peuvent émettre des gaz toxiques avec un impact autant sur la couche d’ozone que sur l’effet de serre.

Il y a également toutes les nuisances. Pour des raisons de sécurité, le trafic aérien, maritime et routier doit être interrompu sur des kilomètres, pendant des heures, tout autour du pas de tir. Ce qui agace les pêcheurs et les compagnies aériennes. Sans parler de l’incroyable vacarme des lancements. Ceux de la fusée Starship font trembler les vitres et paniquer les animaux jusqu’à 30km à la ronde. Encore une fois, c’était supportable tant que cela restait occasionnel. Mais cela commence à poser problème maintenant que cela se répète.

S'éloigner des zones habitées

Une régulation de tous ses vols sera probablement nécessaire C’est pourquoi la plupart des acteurs du spatial anticipent. Ils investissent actuellement sur des plateformes de lancement offshore, au milieu de l’océan, très loin de la population, pour limiter les risques. Mais il ne faut pas être naïf. Cela leur permettra aussi de multiplier plus facilement les points de tirs et donc les cadences. Et cette fois, ce sont les océans qui risquent d’être pollués.

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