"Le Grand Continent - L'Empire de l'Ombre" sous la direction de Giuliano da Empoli aux éditions Gallimard

Cette semaine, chercheurs, investisseurs et personnalités politiques voient confrontées leurs visions de l'intelligence artificielle.

Article rédigé par franceinfo, Rémi Bostsarron
Radio France
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Temps de lecture : 2min
"L'empire de l'ombre" est le quatrième volume en format papier de la revue numérique Le Grand Continent. (GIULIANO DA EMPOLI, GALLIMARD)
"L'empire de l'ombre" est le quatrième volume en format papier de la revue numérique Le Grand Continent. (GIULIANO DA EMPOLI, GALLIMARD)

Le Grand continent, revue numérique consacrée aux débats de société, de politique ou de géopolitique, propose chaque année un volume en format papier. Cette quatrième édition, intitulée "L’empire de l’ombre", est dirigée par Giuliano da Empoli, auteur notamment du Mage du Kremlin, grand succès de librairie il y a trois ans.

La menace d'un coup d'Etat

Comme d'habitude dans Le Grand Continent, on trouve ici des contributions de chercheurs, de personnalités publiques et d’acteurs économiques, sur le thème cette fois de l’intelligence artificielle et de la façon dont elle est utilisée par les nouvelles élites au pouvoir en Russie, en Chine et aux Etats-Unis.

Dans l'une des analyses proposées, on découvre la menace d'un « coup d’Etat permanent de la Silicon Valley. » Ce sont les mots d’une spécialiste de la régulation numérique à l’université de Stanford, aux Etats-Unis.

Un monde "en transe"

Cette ancienne députée européenne signe un texte qui nous parlera à tous, utilisateurs de Whatsapp, Facebook, X, LinkedIn ou ChatGPT : elle montre comment le cumul de toutes nos expériences personnelles permet à des sociétés privées d’opérer un transfert du pouvoir qui menace la démocratie.

D'autres concepts sont développés ici, des concepts qui éclairent la bascule du monde à laquelle on est train d’assister : une "ère d’accélération réactionnaire", nous dit un politologue italien, un "empire de l’hypnocratie", selon un philosophe hongkongais, pour qui l’intelligence artificielle nous plonge dans "une transe" qui change notre perception du monde et offre à ses concepteurs "le contrôle des états de conscience."

Le plan politique de Sam Altman

Comme à son habitude, Le Grand Continent fouille également dans les archives et il présente ici un texte signé Sam Altman, le fondateur d’OpenAI, donc le père de ChatGPT, qui sur son blog il y a quatre ans présentait une "Loi fondamentale de l’intelligence artificielle".

Il s'agit en fait d'une description du monde tel qu’il pourrait être, selon lui, une fois cette révolution technologique accomplie : "tout ce qui sera nécessaire sera bon marché et tout le monde aura assez d’argent pour se l’offrir", affirme-t-il, à condition d’appliquer le plan politique qu’il propose.

Un plan d’autant plus intéressant à découvrir que Sam Altman fait partie des investisseurs chargés par Donald Trump de développer les infrastructures dédiées à l'intelligence artificielle.

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