Suppression des avantages des anciens ministres : "On est le seul pays qui donne ce privilège", fustige l'ancien commissaire européen Thierry Breton

L'ancien Commissaire européen au marché intérieur et ancien ministre de l'Économie était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 15 septembre.

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Thierry Breton, ancien commissaire européen au marché intérieur et ancien ministre de l'Economie, sur franceinfo le 15 septembre 2025 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Thierry Breton, ancien commissaire européen au marché intérieur et ancien ministre de l'Economie, sur franceinfo le 15 septembre 2025 (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On est le seul pays qui donne ce privilège", a souligné lundi 15 septembre 2025 sur franceinfo, l'ancien Commissaire européen au marché intérieur et ancien ministre de l'Économie, Thierry Breton, alors que le nouveau Premier ministre a annoncé vouloir supprimer les avantages accordés aux anciens ministres. Sébastien Lecornu a déclaré le 13 septembre qu'"on ne peut pas demander aux Français de faire des efforts si ceux qui sont à la tête de l’État n’en font pas". L'ancien ministre des Armées espère ainsi susciter un élan transpartisan. 

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La fin de "cet usage républicain" est "une question essentielle". "Il faut revoir tout ça", a lancé Thierry Breton. "On a maintenant trois, quatre ou cinq Premiers ministres depuis la dissolution, on en a pratiquement un tous les trois mois (…) mais quand on a été Premier ministre trois mois, est-ce que ça justifie qu'on ait une voiture de fonction à vie, une sécurité à vie, un chauffeur à vie ? Bien entendu que non", a-t-il balayé.  

"C'était une coutume à l'époque"

De son côté, Thierry Breton a assuré n'avoir "absolument aucun" avantage lié à ses fonctions d'ancien ministre de l'Économie de Jacques Chirac (2005-2007). "Et c'est bien normal", a-t-il insisté. Pour appuyer son propos, il a rappelé la décision qu'il avait prise lors de son arrivée à Bercy : la suppression des avantages pour les anciens locataires de son ministère. "Mon directeur de cabinet vient dans mon bureau et me dit : Monsieur le ministre, il faut signer cette liste. Cette feuille, ce sont tous vos prédécesseurs, ils bénéficient de voitures de fonction ou d'un secrétariat, de chauffeurs. Donc il faut que vous donniez votre accord", a-t-il raconté. "C'était une coutume à l'époque, et j'ai dit 'non, on va arrêter' (…) et j'ai passé mon premier week-end à Bercy à appeler tous mes prédécesseurs", a confié Thierry Breton.  
 
"Regardez ce qui se passe encore une fois avec les autres pays européens, alignons-nous tranquillement, sereinement", a poursuivi l'ancien Commissaire européen. "Revenons à l'esprit de bon sens, y compris sur ces questions", a-t-il ajouté. "Le symbole est important en politique, parce que ce sont des gouttes d'eau par rapport aux efforts qu'il convient de faire", a-t-il ajouté, rappelant "les efforts budgétaires qui sont devant nous".

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