Salon de l'Agriculture, sécheresse et militante écologiste aux César... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Sandra Regol
La vice-présidente du groupe écologiste à l'Assemblée nationale et députée EELV du Bas-Rhin était l'invitée du "8h30 franceinfo", samedi 25 février.
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La vice-présidente du groupe écologiste à la Nupes et députée EELV du Bas-Rhin Sandra Regol déplore la "belle vitrine" du Salon de l'Agriculture, qui cache le fait que "les pouvoirs publics ne font pas grand-chose pour l'ensemble des paysans". La fille de vigneron assure que les écologistes n'ont pas de "problème avec le monde agricole" mais "très certainement" avec le modèle agricole intensif. Face à la sécheresse, la députée assure que la crise "aurait pu être évitée" en "repensant nos usages de l'eau".
Salon de l'Agriculture : "une belle vitrine" qui cache l'inaction des "pouvoirs publics"
"Le Salon de l'Agriculture, ce sont celles et ceux qui arrivent à bien s'en sortir", assure Sandra Regol. "Mais à côté de ça, il y a une réalité qui est que les pouvoirs publics ne font pas grand-chose pour l'ensemble des paysans", alors que "un quart des paysans vivent sous le seuil de pauvreté" en France. La fille de vigneron déplore "le concours entre le président et les représentants politiques" à celui qui restera le plus longtemps au Salon, alors qu'Emmanuel Macron a déjà passé jusqu'à 14 heures sur place. "Moi, je préférerais que leur concours, ce soit d'assister les paysans dans les transitions nécessaires". La députée EELV reconnaît tout de même qu'elle "ira probablement au Salon" parce que "c'est l'occasion d'explorer nos terroirs d'un point de vue gustatif", sourit-elle.
Modèle agricole : "Si les écologistes ont un problème", c'est "celui de l'industrie agricole"
"Si les écologistes ont un problème avec un monde agricole, ce n'est pas celui des paysans, mais très certainement celui de l'industrie agricole", assure la députée EELV, en réponse à ceux qui veulent opposer écologistes et agriculteurs. Elle critique le système de subventions qui aident selon elle uniquement "ceux qui sont dans ce modèle industriel".
"Le gouvernement d'Emmanuel Macron a choisi de mettre sous perfusion l'industrie agricole au détriment des agriculteurs et des paysans"
Sandra Regolà franceinfo
Sandra Regol déplore un système où "on exporte en grande partie ce qu'on produit" et dans le même temps on importe "50% de nos fruits et légumes". "Ça fait 50 ans qu'on a appauvri nos terres, 50 ans qu'on a laissé nos capacités, nos savoir-faire locaux tombés en désuétude" et qu'on a "créé une dépendance aux produits pétrochimiques". "Ce système tue par trois fois : il tue l'agriculture, il tue les consommateurs par leur santé et ils tuent tout notre système", conclut-elle.
Sécheresse : "On aurait pu éviter cette crise"
Sandra Regol assure que les écologistes prédisent cette sécheresse "depuis dix ans". "Je suis un peu énervée parce qu'on aurait pu éviter cette crise", déplore la députée EELV. "Ça fait 20 ans qu'on fait n'importe quoi". Elle affirme qu'il faut "repenser nos usages de l'eau" et prend l'exemple des communes qui réutilisent les eaux usées pour nettoyer les rues. Il faut aussi gérer l'eau "avec parcimonie" : "On la gaspille dans des golfs par exemple, a-t-on besoin de golf au quotidien ?", interroge-t-elle. Sandra Regol pointe aussi du doigt les centrales nucléaires qu'il faut refroidir avec de grande quantités d'eau.
Le gouvernement s'apprête à présenter un "plan sécheresse", avec l'objectif de réduire de 10% le prélèvement d'eau, mais pour la députée, "c'est un objectif minimal, il faut aller beaucoup plus loin".
Interruption des César : la jeunesse "n'a pas d'autre façon d'alerter" sur la situation
Cette action montre "qu'on a une jeunesse désespérée par l'inaction de ses représentants politiques", affirme Sandra Regol, alors qu'une militante de Dernière Rénovation a interrompu la cérémonie des César, vendredi 24 février. Elle est montée sur scène tee-shirt blanc sur lequel était écrit : "We have 761 days left", faisant allusion à un rapport du GIEC. "Je ne sais pas" si ces actions sont efficaces, concède la députée, mais une partie de la jeunesse "n’a pas d’autre façon d’alerter" sur la situation.
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Retrouvez l'interview en intégralité :
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