Réforme des retraites, budget des Armées, guerre en Ukraine, projet de loi immigration... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Olivier Marleix
Le président du groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblée nationale et député d'Eure-et-Loir était l'invité du "8h30 franceinfo", mercredi 25 janvier 2023.
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Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains (LR) à l'Assemblée nationale et député d'Eure-et-Loir était l'invité du 8h30 franceinfo, mercredi 25 janvier 2023. Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Salhia Brakhlia.
Réforme des retraites : "Il y a une liberté de vote" des députés Les Républicains
Si les élus LR sont persuadés qu'il "faut faire une réforme des retraites", le patron du groupe LR à l'Assemblée nationale admet que "beaucoup [de députés LR] attendent quel sera le texte qui sortira du Parlement" avant de le voter. Olivier Marleix affirme qu'il y aura "une liberté de vote" au sein de son groupe. Pourtant, le parti "a posé sur la table un certain nombre de conditions préalables" qui ont pour certaines été "acceptées" : "Pas de hold-up de l'État sur les réserves des retraites du privé", que la revalorisation de la pension minimum concerne "les retraités actuels et pas seulement les nouveaux entrants" et "on voulait un rythme plus supportable (...) car 5 à 6 mois par an ne me paraissent pas réalistes", liste Olivier Marleix. Pour justifier les réticences de certains parlementaires LR à voter le texte, le député affirme que "cette réforme paye beaucoup l'impopularité d'Emmanuel Macron".
Réforme des retraites : pour les femmes, "la situation est très injuste"
La réforme des retraites telle que prévue à l'heure actuelle par le gouvernement est "très injuste" pour les femmes, déplore Olivier Marleix qui juge tout de même "caricatural" de qualifier ce texte d'"anti-femmes". Le président du groupe LR à l'Assemblée nationale appelle donc à "améliorer ce texte" et notamment à se poser la question de savoir "comment on continue d'améliorer le taux d'emploi des femmes et leur taux de fécondité et donc de conjuguer d'avoir des enfants et une carrière".
Olivier Marleix évoque d'autres améliorations possibles, comme sur le calendrier de la réforme. Il juge ainsi "plus respectueux pour les fins de carrière d'attendre le 1er janvier 2024" pour faire entrer en vigueur la réforme, et non pas le 1er septembre 2023. Le député se dit aussi favorable à "une clause de revoyure" à l'issue du quinquennat. Il revient enfin sur la notion de "pénibilité" et appelle à ne pas "attendre que les gens soient usés par un métier difficile". Le patron des députés LR ne veut "pas forcément ajouter des critères". Il met en avant les rendez-vous médicaux, afin "qu'entre 45 ans et 61 ans, les employeurs fassent un diagnostic avec le salarié concerné". "Il faut donner la possibilité aux gens de se reconvertir à un moment dans leur carrière s'ils le souhaitent", ajoute-t-il.
Mobilisation contre la réforme des retraites : "Le risque d'un blocage" du pays "existe"
"Le risque" d'un blocage du pays "existe" d'autant que "la CGT a un certain savoir-faire en la matière", reconnaît Olivier Marleix, à moins d'une semaine d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. L'élu rappelle que "le droit de grève est un droit constitutionnel, mais le droit de bloquer un service public n'est pas dans la Constitution". Olivier Marleix estime par ailleurs que "les régimes spéciaux ne sont pas les plus mal lotis" et donc "pas les mieux placés pour trop se manifester". Il considère qu'il "faut peut-être aller plus loin" sur le service minimum, et par exemple "s'inspirer du modèle italien où il est interdit de faire grève pendant les vacances".
Budget des Armées : "L'angélisme et la naïveté ne sont plus permis"
"On soutiendra un texte ambitieux, un effort d'armement et de dissuasion important" à l'égard du budget des Armées, prévient le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, alors qu'Emmanuel Macron a promis la semaine dernière de porter le budget des armées à 413 milliards d'euros entre 2024 et 2030. Pour Olivier Marleix, cette augmentation "est une nécessité". "La naïveté et l'angélisme ne sont plus permis aujourd'hui", surtout face aux "régimes autoritaires à qui le conflit militaire ne fait pas peur", lance le chef des députés LR. "On n'est pas dans un monde de bisounours, la guerre à nos portes le prouve aujourd'hui", ajoute-t-il.
La France doit "montrer sa solidarité avec l'Ukraine" et "dialoguer avec la Russie"
Le chancelier allemand Olaf Scholz doit s'exprimer mercredi 25 janvier sur de possibles livraisons de chars lourds Leopard à l'Ukraine, ce qui ferait de l'Allemagne le premier pays occidental à le faire. Cette décision s'explique, selon Olivier Marleix, par l'Histoire et notamment le fait que "l'Allemagne a vécu sous le joug russe pendant un demi-siècle". "Par rapport à l'agression des Russes, on est donc dans des situations totalement différentes" de la France, estime le patron des députés LR, qui n'est pas non plus favorable à ce que la France refuse d'accueillir les athlètes russes lors des JO 2024 de Paris, comme l'a demandé mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Olivier Marleix explique que la France doit se positionner dans un entre-deux : "Dans notre Histoire, nous avons plutôt pratiqué les alliances de revers avec la Russie, notamment dans notre histoire contre l'Allemagne", précise-t-il. Olivier Marleix estime que la France doit donc "à la fois montrer sa solidarité aux Ukrainiens et aux pays de l'Union européenne directement concernés" et "être à l'initiative de paix et de dialogue avec la Russie". Or, selon Olivier Marleix, "aujourd'hui, la France n'est pas très bonne ni dans l'un ni dans l'autre". "Ce qui m'effraie, c'est qu'il n'y ait plus que Recep Tayyip Erdogan [le président turc] qui soit disponible aujourd'hui pour des initiatives de paix", regrette-t-il.
Projet de loi immigration : "Le texte ne répond pas à l'enjeu"
Le futur projet de loi sur l'immigration porté par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin "ne répond pas du tout à l'enjeu", déplore Olivier Marleix. Ce dernier assure qu'"en l'état" les députés LR ne voteront "évidemment" pas ce texte. Il voit dans ce projet de loi simplement "quelques mesurettes très techniques pour essayer de mieux exécuter les OQTF (obligation de quitter le territoire français)". "Pour nous, ce n'est pas ça une politique de l'immigration", se désole-t-il. Il regrette par exemple que "la France n'expulse plus aucun délinquant étranger". "Le 'en même temps' n'existe pas en matière migratoire", selon lui.
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Retrouvez l'intégralité du "8h30 franceinfo" du mercredi 25 janvier 2023 :
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