Narcotrafic, corruption, excuse de minorité... Le "8h30 franceinfo" de Didier Migaud
Le ministre de la Justice était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 5 novembre 2024.
Didier Migaud, ministre de la Justice, était l'invité du "8h30 franceinfo", mardi 5 novembre 2024. Narcotrafic, corruption, excuse de minorité... Il répondait aux questions de Salhia Brakhlia et Jérôme Chapuis.
"Je suis favorable" à la création d'un parquet national anticriminalité organisée
L’actualité récente a été marquée par l’ultra-violence de la criminalité organisée sur fond de trafic de drogue. Des faits de violences graves qui ont conduit à des morts dans des villes moyennes françaises comme Grenoble, Poitiers, Rennes ou encore Valence. Didier Migaud s'est dit "favorable à une organisation qui permette de lutter contre ce fléau" qu'est le narcotrafic. Un parquet national anti-criminalité organisée pour lutter contre le trafic de drogue en France "peut tout à fait être une solution".
Le garde des Sceaux a aussi déclaré que le terme "narcoracaille" employé régulièrement par son collègue ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau était "faible". "Ce sont des narcocriminels et il faut les combattre", a assuré le ministre de la Justice, assumant, lui aussi, de parler de phénomène de mexicanisation en France. "Ça nécessite une réponse très ferme de la part de l'État", défend-il. Même si la France a un taux d'homicide 15 fois inférieur à celui du Mexique, 1,5 contre 23 pour 100 000 habitants, "on voit bien qu'aujourd'hui il y a recours à des méthodes qui sont proches de celles des cartels sud-américains", souligne Didier Migaud.
"La corruption est un vrai sujet qu'il ne faut pas sous-estimer"
Toujours en parallèle avec le Mexique, le ministre de la Justice a assuré que la corruption d'élus ou de magistrats était "possible" en France . "La corruption, c'est un vrai sujet qu'il ne faut pas sous-estimer. Regardez les rapports de l'Agence française anticorruption", argue le ministre. L'AFA "parle justement d'une corruption de faible intensité qui peut avoir tendance à se développer. Donc il faut qu'on soit vigilant", appelle Didier Migaud rappelant que "personne n'est à l'abri".
Pour lutter à armes égales avec la criminalité organisée, "il nous faut une loi", observe Didier Migaud, pour améliorer "la question du statut du repenti, la question des procédures". Le ministre a d'ailleurs tenu à saluer le "travail considérable qui a été fait par une commission d'enquête d'Étienne Blanc et de Jérôme Durain au niveau du Sénat, qui formule un certain nombre de propositions". Didier Migaud assure que lui et son collègue de l'Intérieur, Bruno Retailleau, "sont tout à fait ouverts à ces propositions", mais il "faut que le Parlement en débatte".
Faire appel à l'armée, en revanche, n'est pas une solution qui séduit le ministre de la Justice, l'estimant "temporaire", tout comme le fait d'imposer "des courtes peines de prison" à n'importe quel consommateur de drogue, comme l'a suggéré le député RN Jean-Philippe Tanguy. "Il faut pouvoir trouver des lieux où vous enfermez les personnes, nous sommes dans une situation de surpopulation carcérale", répond le garde des Sceaux. Ce dernier préfère proposer un renforcement de la prévention, avec "des campagnes d'information pour montrer tous les dangers de la drogue sur la santé et nous avons des campagnes d'information contre le recours au tabac, contre l'alcool. Il faut montrer aussi les dangers de la drogue." Depuis les années 1980, une quinzaine de campagnes contre la consommation de drogue a été recensée par franceinfo.
Écarter l'excuse de minorité
Dimanche 6 octobre, lors d'une conférence de presse dédiée à un narchomicide commis à Marseille, le procureur de la ville, Nicolas Bessone, avait alerté sur "l'ultra rajeunissement" des criminels , sur fond de guerre entre bandes rivales et de trafic de drogue. Deux jours plus tard, Didier Migaud réagissait en disant ne pas être hostile à l'idée d'écarter l'excuse de minorité pour des faits d'une "extrême violence".
Mardi, le ministre de la Justice a répété son souhait de mettre en place "des dérogations dans des situations tout à fait particulières, notamment de crimes atroces". Le garde des Sceaux a cependant rappelé que, "pour un certain nombre de principes consacrés par la Constitution et par des conventions internationales, la justice des mineurs ne peut pas être celle des majeurs".
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