Frappes américaines en Iran : "S'il y a représailles iraniennes, les Américains entrent véritablement en guerre", selon le politologue Bruno Tertrais

8h30 franceinfo Jérôme Chapuis, Salhia Brakhlia Du lundi au dimanche à 8h33

Bruno Tertrais, géopolitologue et directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche stratégique, est l'invité du 8h30 de franceinfo, lundi 23 juin 2025.

franceinfo

Radio France

Publié le 23/06/2025 11:11

Temps de lecture : 1min

Alors que l'Iran menace lundi 23 juin d'infliger de "lourdes conséquences" aux États-Unis après les frappes américaines sur des sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche, le spécialiste en géopolitique et directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique Bruno Tertrais estime qu'à ce stade, nous ne sommes pas au début d'une guerre entre les États-Unis et l'Iran.

En revanche, "s'il y a représailles iraniennes, les Américains entrent véritablement en guerre", précise-t-il. Quant à la menace iranienne de fermer le détroit d'Ormuz, Bruno Tertrais n'y croit pas : "Ce serait se tirer deux balles dans les deux pieds".

"Une certitude, le programme nucléaire n'est pas totalement détruit."

Bruno Tertrais
franceinfo

Au lendemain de la "dévastation" que les États-Unis affirment avoir infligée aux sites nucléaires iraniens, la République islamique a menacé Washington de "lourdes conséquences", comme la fermuture du détroit d'Ormuz par lequel passe un cinquième de la production mondiale de pétrole. Selon le géopolitologue, "ce serait se tirer une gigantesque balle dans le pied, même deux balles dans les deux pieds", car "une grande partie des revenus iraniens provient du pétrole exporté via le canal d'Ormuz".

Concernant les alliés de l'Iran, Bruno Tertrais estime que Téhéran "a quelques amis mais pas d'alliés militaires", comme la Russie. "Militairement, personne ne va venir sauver le régime iranien", ajoute le spécialiste.