Baisse des dépenses américaines dans la recherche : "c'est très inquiétant", réagit Philippe Baptiste, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Coupes budgétaires pour la recherche aux Etats-Unis, refoulement d'un chercheur français à son arrivée outre-Atlantique, liens entre universités françaises et israéliennes... Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, était l'invité du "8h30 franceinfo" dimanche 23 mars.

Le 9 mars dernier, un chercheur français du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a été refoulé du territoire américain au motif de la présence dans son téléphone de messages privés considérés comme hostiles à la politique du président Donald Trump. Des faits confirmés par Philippe Baptiste, le ministre de l’Enseignement supérieur : "Des conversations personnelles entre ce chercheur et d’autres de ses proches ont été au cœur des discussions qu’il a eues avec le service d’immigration".

Attaques contre la recherche aux États-Unis

"C'est très très inquiétant", réagit le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, après les annonces de coupes budgétaires dans le secteur du président américain Donald Trump. "Ce qui est troublant, c'est la multiplication des cas autour de ces questions", poursuit-il.

Il assure que "ces coupes budgétaires concernent à la fois le grand institut de santé américain, l'Usaid [l'agence américaine de développement], des organismes qui travaillent pour le climat, l'observation de la Terre". Philippe Baptiste rappelle que "non seulement des crédits sont supprimés, mais aussi des bases de données construites sur des décennies, qui sont potentiellement menacées, avec des mots-clés parfois interdits, qu'on ne peut plus utiliser facilement".

Le ministre craint que ce désengagement américain ne remette "en question des pans entiers de programmes", sachant, dit-il, que "les Etats-Unis jouent un rôle déterminant dans la recherche mondiale". D'après Philippe Baptiste, cette décision de Donald Trump représente un "vrai risque pour tous les pays qui croient aujourd'hui à la recherche, à la science, à la technologie". Le ministre estime que cela "nous questionne directement sur nos ambitions en tant que Français et Européens sur ces questions, sur nos capacités de leadership et sur notre autonomie stratégique".

Le partenariat entre universités francaises et israéliennes

Depuis le mois de juin 2024, le Cardo, bâtiment de Sciences Po Strasbourg, est régulièrement bloqué par des étudiants qui protestent contre le partenariat de l'IEP avec l'université privée Reichman, près de Tel-Aviv en Israël."Moi, je n’ai aucune difficulté à ce qu’aujourd’hui nos universités aient des partenariats avec des universités israéliennes" réagit le ministre de l’Enseignement supérieur.