Projet de loi asile et immigration : "On régularise à tour de bras", estime Rachida Dati
Invitée sur franceinfo lundi 23 avril, l'eurodéputée Rachida Dati est notamment revenue sur l'adoption du projet de loi asile-immigration, qui, selon elle, ne répond "absolument pas à la maîtrise des flux migratoires".
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Le projet de loi asile et immigration, adopté dimanche 22 avril dans la soirée en première lecture à l'Assemblée nationale, "ne répond absolument pas à la maîtrise des flux migratoires", selon Rachida Dati, invitée de franceinfo lundi 23 avril matin et qui estime que le gouvernement "régularise à tour de bras".
Alors qu'il s'agit, selon elle, du "nouveau défi qui concerne la France", l'eurodéputée LR dénonce avec ce projet de loi de simples "ajustements techniques" : "Ce n'est pas parce que l'on passe de 45 à 90 jours de durée de rétention pour les étrangers illégaux que cela va changer la maîtrise des flux migratoires."
Rappelant que le délai moyen de rétention en Europe est de six mois (18 mois en Allemagne, et d'une durée illimitée au Royaume-Uni), Rachida Dati estime que les étrangers en France ne sont plus expulsables une fois passé ce délai (de 45 jours, ou bientôt 3 mois). Conséquence : "On régularise à tour de bras", affirme-t-elle, citant plus de 200 000 cartes de séjour délivrées l'année dernière.
Alors que Laurent Wauquiez a demandé mercredi dernier un "référendum" sur l'immigration, Rachida Dati explique que cela a été discuté au bureau politique, mais qu'elle a "toujours peur de la réponse aux questions" d'un référendum. "Je préfère qu'on puisse avoir un débat parlementaire sur la maîtrise des flux migratoires, et que l'on s'aligne sur les standards européens."
Interrogée sur ce point, l'eurodéputée a par ailleurs estimé que "les lignes rouges n'ont pas été franchies" chez Les Républicains vis-à-vis du Front national. "Les lignes rouges n'ont pas été franchies, assure ainsi Rachida Dati. Il n'y a pas d'accord avec le Front national. Il n'y a pas de fusion." Pourtant, l'ancien ministre Thierry Mariani appelle à une union des droites avec le Front national. Lors du dernier bureau politique des Républicains, la semaine dernière, l'exclusion de Thierry Mariani a été évoquée. "On essaye de le retenir pour ne pas aller sur cette ligne parce que c'est un homme intelligent, pragmatique et connaisseur de ces sujets [sur l'immigration]. On ne va pas se priver aussi de ce talent", a dit Rachida Dati.
La députée européenne a pointé le rôle de la presse quand elle évoque Laurent Wauquiez et le Front national : "J'avais été choquée par la une du Parisien, il y a quelques semaines où on met en une Laurent Wauquiez et Marine le Pen en disant, 'ils se rapprochent'. Quelle honte cette une ! ", a-t-elle dénoncé. "J'ai compris que la presse veut mettre la tête sous l'eau à Laurent Wauquiez, le traiter de facho, très bien, mais à un moment donné, c'est trop gros et trop c'est trop !" a-t-elle affirmé.
"C'est dangereux ce jeu de la presse à vouloir le ramener à ce qu'il ne fait pas, à ce qu'il ne dit pas." Rachida Dati met en garde sur le danger Marion Maréchal Le Pen : "Elle va faire son Macron de droite, prédit-elle. Si Marion Maréchal Le Pen revient, elle va faire l'union des droites en disant 'je suis nouvelle, j'incarne le renouveau'. Elle va faire un strike. Je ne pense pas que ce soit très bon pour notre démocratie et pour notre République", a-t-elle expliqué.
Rachida Dati dit avoir refusé la proposition de Laurent Wauquiez, le patron du parti Les Républicains, qui lui offrait d'être tête de liste aux élections européennes 2019. "J'ai dit que je ne le souhaitais pas. Je veux continuer mon travail européen engagé sur la lutte contre le terrorisme ; mais j'ai [aussi] un enjeu parisien", dit-elle, en évoquant "[sa] mairie du 7ème arrondissement" et les enjeux de dératisation, mobilité, lutte contre la pollution et situation des voies sur berges.
La droite parisienne est aujourd'hui "totalement pacifiée" : "On s'entend très bien", affirme Rachida Dati. "Tout le monde est disponible", répond-elle au sujet d'une éventuelle candidature à la tête de la mairie de Paris. "Quand vous êtes maire, quand vous êtes élue, les combats politiques vous intéressent toujours."
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