Scandale des eaux en bouteille Nestlé : "Pour ma part, je n'ai jamais été saisi d'un risque sanitaire", se défend Aurélien Rousseau

Le député Aurélien Rousseau, qui était directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne, réagit aux révélations de Radio France et du Monde sur le filtrage frauduleux des eaux minérales. "Il n'y avait, dans tout ce qui a été remonté jusqu'à Matignon, aucun sujet de santé publique", assure celui qui a aussi été ministre de la Santé.

Article rédigé par franceinfo
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Le député PS Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé, sur franceinfo le mercredi 5 février. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)
Le député PS Aurélien Rousseau, ancien ministre de la Santé, sur franceinfo le mercredi 5 février. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Pour ma part, je n'ai jamais été saisi d'un risque sanitaire", a assuré l'ancien directeur de cabinet à Matignon Aurélien Rousseau, mercredi 5 février sur franceinfo. Le député des Yvelines (PS) réagit aux nouvelles révélations de la cellule investigation de Radio France et Le Monde sur le filtrage frauduleux des eaux minérales, et la porosité supposée entre l'État et le lobby Nestlé. L'ancien ministre de la Santé rappelle qu'il a aussi été "patron d'une agence régionale de santé" et jure que "jamais", il "n'aurait mis en balance un risque sanitaire avec un intérêt industriel".

En 2022, Aurélien Rousseau était directeur de cabinet de la Première ministre Elisabeth Borne. "J'ai été alerté en octobre 2022 d'une note conjointe de deux conseillers m'indiquant qu'il n'y avait aucun risque sanitaire, mais qu'il y avait effectivement une fraude à la qualification d'eau minérale naturelle", relate Aurélien Rousseau. "C'est sur ce sujet et ce sujet seul que j'ai été saisi avec le ministère de la Santé et le ministère de l'Industrie, qui étaient alignés sur la proposition qui était faite, c'est-à-dire de demander aux industriels de revenir à la norme, et avec une série de contrôles qui ont été engagés après", assure celui qui est aujourd'hui député des Yvelines.

"Je considérais que je n'avais pas à en parler à la Première ministre"

Sur la note du ministère de la Santé envoyée au cabinet d'Elisabeth Borne, que la cellule investigation de Radio France a pu consulter et qui affirme qu'il faut suspendre l'autorisation d'exploitation de Nestlé, Aurélien Rousseau assure qu'il n'en a "jamais parlé" à Elisabeth Borne. Alors chef de cabinet de la Première ministre, il se souvient avoir marqué "Dossiers sensibles, suivre de très près la mise en œuvre des préconisations qui sont faites" sur la note envoyée par le ministère de la Santé. "Mais je considérais que je n'avais pas à en parler à la Première ministre", relate Aurélien Rousseau.

Pour celui qui a ensuite été ministre de la Santé, le gouvernement n'a pas cédé au lobbying de Nestlé : "On n'a rien cédé, simplement, il leur a été laissé un peu plus de temps (...) sur le strict volet de la qualification d'eau minérale naturelle qui était trop traitée pour être toujours qualifiée de naturelle". "Il n'y avait, dans tout ce qui a été remonté jusqu'à Matignon, aucun sujet de santé publique", martèle Aurélien Rousseau. Si c'était le cas, "ça voudrait dire qu'il y a eu une erreur d'appréciation de ce risque", note l'ancien directeur de cabinet de Matignon.

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