"J'ai plus un problème avec Matignon qu'avec le président"
La députée Frédérique Dumas, qui a quitté le groupe La République en marche, estime que l'exécutif devrait plus prendre le temps d'écouter et de construire les réformes avec les gens de terrain.
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"J'ai plus un problème avec Matignon, plus qu'avec le président lui-même", a déclaré vendredi 21 septembre sur franceinfo Frédérique Dumas, députée des Hauts-de-Seine, qui a quitté le groupe La République en marche, pour rejoindre l'UDI, ainsi que le club de Xavier Bertrand, La Manufacture. "Je souhaite vraiment que le président de la République réussisse", a-t-elle ajouté.
franceinfo : Frédérique Dumas, quelles sont les raisons de votre départ d'une majorité que vous avez qualifiée de "Titanic" ?
Frédérique Dumas : Je ne suis pas partie que sur la forme, je suis parti sur le fond. Vous avez parlé du Titanic, je n'ai jamais dit que La République en marche c'était le Titanic, j'ai parlé du "paquebot France", sur lequel tous les Français sont, y compris moi et je ne quitte pas le bateau. J'ai dit qu'on était à quatre ans de l'arrivée et que si on ne réorientait pas un certain nombre de choses, on pourrait avoir un problème dans quatre ans, d'où la question du rythme. On confond vitesse et précipitation. Comme le Titanic : c'est parce qu'on a voulu arriver un jour plus tôt qu'il nous est arrivé ce qui nous est arrivé. On n'écoute pas, on n'entend pas et j'ai dit, dans les domaines qui me concernent, qu'on avait un problème, notamment sur l'audiovisuel public. Je pense que les directions que nous avons prises vont faire imploser le système. Les objectifs sont toujours les bons, mais la méthode va nous empêcher de remplir nos objectifs.
Sur la politique générale, qu'est-ce que le président de la République doit changer ?
Ce n'est parce qu'on doit faire les choses profondément que l'on doit faire trop vite. L'idée, ce n'est pas d'aller trop lentement, mais il faut prendre le temps d'écouter, d'entendre et d'expérimenter. Quand j'ai dit que j'allais rejoindre "La Manufacture" de Xavier Bertrand, c'est pour mettre en avant cette technique-là, qui veut que lorsqu'on propose des solutions, on les a testées avant. Sur beaucoup de sujets, si on prenait le temps d'écouter, d'entendre, de construire avec les autres, avec ceux qui ont de l'expérience vécue. C'est pour cela que je dénonce une forme de technocratie, qui fait que si on n'écoute personne et si on ne va pas sur le terrain, on risque de prendre des décisions très vite, à ce fameux rythme-là qui peut nous permettre de ne pas remplir tous objectifs.
Y-a-t-il un problème au niveau du comportement du président de la République ou dans sa façon de faire de la politique ?
Je l'ai dit, je souhaite vraiment que le président de la République réussisse, même si je suis moins à l'aise sur certaines petites phrases, mais il n'y a pas que moi. Je ne suis pas en train de dire que tout va bien chez le président. Le vrai problème, c'est de savoir à qui il a confié la transformation, c'est-à-dire la méthode pour remplir les objectifs. J'ai plus un problème avec Matignon, plus qu'avec le président lui-même. La question de l'exemplarité est un problème. À tous les niveaux, on a des soucis d'exemplarité alors que certaines décisions de bon sens ne sont pas toujours prises et que c'est quand même la base du contrat de confiance avec les citoyens, avec les Français. Par ailleurs, le parti [La République en marche] n'existe pas vraiment, ce qui est proposé ce n'est pas le parti qui le propose, c'est avant tout l'exécutif. Le ciment politique c'est Emmanuel Macron et ce qu'on a perdu, c'est la vision et le sens.
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