Départ anticipé de Donald Trump du G7 : "L'ordre mondial que nous avons connu est totalement remis en cause", juge l'ancien ministre Thierry Breton

"Ce qui me peine, c'est l'absence de l'Europe, on n'entend pas l'Europe, elle doit s'exprimer, c'est indispensable, vital, existentiel", estime l'ancien ministre de l'Economie et ancien commissaire européen, invité mardi dans franceinfo soir.

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Thierry Breton, ancien ministre de l’Economie et ancien commissaire européen, le 17 juin 2025 dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Thierry Breton, ancien ministre de l’Economie et ancien commissaire européen, le 17 juin 2025 dans franceinfo soir. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"L'ordre mondial que nous avons connu est totalement remis en cause et en particulier depuis le 20 janvier, date de l'avènement au pouvoir de Donald Trump", estime, mardi 17 juin dans franceinfo soir, Thierry Breton, ancien ministre de l’Economie, après le départ précipité du président américain du G7, qui se tenait au Canada.

"La Pax Americana, c'est terminé. Le rôle que jouaient les Etats-Unis comme gardiens du monde, comme gendarmes du monde, c'est terminé parce que la perte de confiance est là", appuie-t-il. "Vers qui on se tourne aujourd'hui ? Vers la Chine. Et nous, on regarde ça comme les trains qui passent. Nous sommes dans un monde qui est totalement chamboulé", regrette l'ancien ministre de l'Economie. "Ce qui me peine, c'est l'absence de l'Europe, on n'entend pas l'Europe, elle doit s'exprimer, c'est indispensable, vital, existentiel", avance l'ancien commissaire européen.

"On sait que Donald Trump n'aime pas le multilatéralisme, il est allé au Canada en traînant les pieds et il a réussi à torpiller le G7."

Thierry Breton, ancien ministre de l'Economie et ancien commissaire européen

dans franceinfo soir

S'agissant des propos tenus par Donald Trump sur Emmanuel Macron, le président des Etats-Unis a assuré lundi que son départ anticipé du G7 n'avait "rien à voir avec un cessez-le-feu" entre Israël et l'Iran, et a vivement reproché au président français Emmanuel Macron de l'avoir présenté ainsi. 
 
"Il faut gérer les relations bilatérales avec Donald Trump, il y en a qui le font bien et il y en a qui le font moins bien. Benyamin Nétanyahou visiblement sait le faire". Mais "la France ne se laisse pas marcher dessus". C'est juste que "Donald Trump n'aime pas qu'on parle en son nom. Il vaut mieux ne pas parler en son nom", conseille Thierry Breton. 

"Il faut aussi apprendre de l'histoire"

Pour ce qui est de la situation de la guerre entre l'Iran et Israël, "on est tous d'accord pour dire qu'on voudrait voir le régime des mollahs disparaître, y compris la population en Iran. Ça, c'est un état de fait. On était tous d'accord pour voir Saddam Hussein disparaître ou Kadhafi disparaître en Libye. Est-ce que pour autant le fait d'avoir utilisé des bombes pour les faire disparaître a permis de créer une zone de stabilité" dans ces pays ? "Non c'est le contraire, c'est l'inverse, c'est un chaos qui s'est produit derrière", répond Thierry Breton. "Il faut aussi apprendre de l'histoire. Si on a des règles internationales, si le droit international existe, ce n'est pas pour le bafouer, donc Emmanuel Macron a raison de dire que ce n'est pas en liquidant un régime par la force ou par les bombes qu'on rétablit, en un claquement de doigts, un régime démocratique". 

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