"On est face à une révolution technologique sans précédent de l'intelligence artificielle et on a envie d'être les meilleurs", clame Claire Chappaz, ministre déléguée de l'Intelligence artificielle et du Numérique.

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Claire Chappaz, ministre déléguée de l'Intelligence artificielle et du Numérique, était l’invitée politique de franceinfo, vendredi 25 juillet.

Alexandre Peyrou : Emmanuel Macron a annoncé hier soir reconnaître l'État de Palestine à partir de septembre. Est-ce qu'il a raison ?

Claire Chappaz, ministre déléguée chargée de l'Intelligence artificielle et du Numérique : Le président de la République et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, se sont exprimés sur cette question hier soir. Ils ont eu des propos très clairs. Je pense que je vous renvoie bien sûr à ces propos, mais surtout à la fin de ces propos et de ceux du président de la République qui disait 'Nous gagnerons la paix'.

Est-ce que vous ne craignez pas ça puisse importer ce conflit en France, que ça provoque un regain de tensions ? Selon vous, était-ce vraiment nécessaire ?

Le président de la République a fait ses annonces de façon très claire, qui sont à un moment important. Et je pense que ce qui nous occupe, c'est la paix et nous la gagnerons.

François Bayrou a voulu calmer les tensions au sein de son équipe gouvernementale, hier, après les tensions notamment avec Bruno Retailleau. L'ambiance ne semble pas être au beau fixe.

On est dans un gouvernement qui est face à une situation extrêmement difficile. Je veux parler du contexte budgétaire. Le Premier ministre a rassemblé une équipe autour de ce budget et moi, je suis très fière de faire partie de cette équipe. Et d'ailleurs, dans mon secteur, de l'intelligence artificielle et du numérique, je ne peux travailler qu'avec mes collègues parce qu'on ne crée pas de révolution de l'intelligence artificielle, on n'embarque pas la France dans l'intelligence artificielle si on n'embarque pas tout le monde. Et tous mes collègues sont absolument attachés à faire avancer ces sujets, comme l'intelligence artificielle, et que le collectif, de ce point de vue-là, se passe très bien.

Il y a quand même une menace de censure sur le budget. Rachida Dati est bientôt en procès, tandis que les tensions entre Bruno Retailleau et les ministres macronistes dont vous faites partie, sont élevées. Combien de temps peut encore tenir ce gouvernement ?

Concernant Rachida Dati, je veux rappeler qu'elle est présumée innocente. Et pour ce qui est des propos de mes autres collègues, dont ceux que vous avez rapportés de Bruno Retailleau, je ne suis pas là pour faire du commentaire sur leurs propos, je suis là pour vous rappeler pourquoi que je me suis engagée : pour porter les idées du président de la République. Elles m'ont poussée à sortir du secteur privé pour me rendre utile pour mon pays. On est face à une révolution technologique sans précédent de l'intelligence artificielle et on a envie d'être les meilleurs. Donc on met les moyens pour être les meilleurs parce que c'est une révolution qui va tout changer et on restera dans la course parce qu'on investit dans l'intelligence artificielle depuis 2018. Et en même si le numérique a plein de potentiel de transformation, on regarde aussi ces dérives afin de protéger les plus vulnérables que sont les enfants. Et c'est ça aujourd'hui qui m'intéresse. Être utile sur mes sujets pour pouvoir avancer avec cet état d'esprit-là.

Quand il y a un problème dans la gouvernance d'une entreprise du privé, on en change la tête. Est-ce qu'il n'y a pas un problème de casting concrètement dans ce gouvernement ?

Ce n'est pas à moi qu'il faut demander quels sont les problèmes de gouvernance ou de casting. Dans ce gouvernement, on est à la tâche sur des sujets difficiles, on prend nos responsabilités. Cela fait des mois que je vois Amélie de Montchalin, Éric Lombard s'attaquer au sujet du budget avec tous nos collègues respectifs pour trouver des solutions courageuses, des décisions qui parfois ne font pas plaisir, mais pour avancer et prendre nos responsabilités sur cette question du budget. Parce que chaque seconde qui passe, le Premier ministre a rappelé 5 000 euros de dette supplémentaire. Donc quand on est face à des sujets aussi difficiles que cela, on prend nos responsabilités et on s'engage pour avancer. On avance, on prend des décisions difficiles ; parfois elles ne font pas toujours plaisir, mais surtout on se rappelle l'essentiel : pourquoi est-ce qu'on est venu prendre ces responsabilités-là ? Parce qu'on a un projet, et d'ailleurs le Premier ministre l'a aussi rappelé, le projet, c'est en avant la production, en avant la France. 

Vous êtes en première ligne sur une des promesses phares d'Emmanuel Macron, qui est l'interdiction des réseaux sociaux pour les moins de 15 ans. Ça se négocie au plan européen, mais ça prend du temps. Est-ce que vous pensez vraiment que vous pouvez y arriver ?

Non justement. C'est exactement un de ces sujets difficiles, compliqués, sur lesquels on avance.

Cela fait beaucoup de sujets compliqués.

Sinon, on ne prendrait pas ces responsabilités-là. Personne ne s'imagine rentrer au gouvernement et trouver que des sujets faciles, surtout dans le contexte géopolitique actuel, dans le contexte national actuel. Pour autant, le sujet des réseaux sociaux est très bien comme exemple. Ce sont des outils formidables. Pour autant, les scientifiques sont unanimes. Le président de la République les a réunis pour réfléchir à l'impact, pour comprendre l'impact sur les enfants les plus jeunes concernant leur santé mentale, les comportements nocifs, les comportements d'addiction parfois qui mènent au pire. Et on ne veut plus faire peser ce risque-là sur nos enfants. Quand je suis arrivée, on m'a dit que c'était impossible. parce que c'est un sujet européen mais on a réussi grâce à la mobilisation du président de la République qui a embarqué un certain nombre de ses collègues. Grâce à la mobilisation que j'ai portée au niveau européen avec les 27 ministres du numérique, avec aussi l'appui de Catherine Vautrin, Élisabeth Borne, qui m'ont aidée dans leur ministère respectif à rassembler aussi au niveau européen. On a obtenu l'autorisation d'inscrire une interdiction des réseaux sociaux en dessous d'un certain âge. Je m'étais donné trois mois pour arriver au niveau européen et on l'a, au final, fait en deux mois. Mon travail, désormais, c'est de trouver la meilleure façon de pouvoir avancer sur le droit national parce qu'on le doit à nos enfants, on le doit à toutes les familles.

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