Condamnation de Nicolas Sarkozy : "Je suis très choqué par sa défense, il est aujourd'hui coupable et se dit victime de la justice", réagit David Belliard, adjoint à la mairie de Paris
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Invité politique de "La Matinale" vendredi 26 septembre, David Belliard, adjoint à la mairie de Paris et candidat écologiste aux élections municipales de 2026, réagit à la condamnation de Nicolas Sarkozy à de la prison ferme, dénonçant "une volonté de décrédibiliser la justice de ce pays".
La condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison ferme dans le procès du financement de sa campagne de 2007 fait réagir. L'ancien président de la République a été reconnu coupable, jeudi par le tribunal de Paris, d'association de malfaiteurs, écopant d'une peine avec mandat de dépôt différé, qui devrait donc s'appliquer avant le nouveau procès, puisqu'il a fait appel. "Ce sont des faits extrêmement graves", souligne David Belliard, adjoint à la mairie de Paris et candidat écologiste aux municipales, dans "La Matinale" ce vendredi, dénonçant "l'impunité des politiques" et les réactions de certains responsables, dont Marine Le Pen.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Serge Cimino : La condamnation de Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison avec effet immédiat est une déflagration politique. Quelle est votre réaction ?
David Belliard : D'abord, ce sont des faits graves, ce sont des faits extrêmement graves, et donc, aujourd'hui, la justice a statué et moi je trouve que pour le coup nous avons une justice qui fonctionne et j'ai confiance en la justice de ce pays. Donc, je pense que ces faits sont condamnables et doivent aujourd'hui être condamnés. J'entends la défense de Nicolas Sarkozy et je vais vous dire que je suis très surpris et surtout très choqué par cette défense de ce président qui a été et qui est aujourd'hui coupable et qui se dit victime de la justice. Et on voit bien, que ce soit Marine Le Pen, que ce soit Nicolas Sarkozy, ou que ce soit Rachida Dati, aujourd'hui, qu'il y a une volonté de décrédibiliser la justice de ce pays. Et moi, je le redis ici, je crois en la justice et je pense que personne n'est au-dessus des lois. L'impunité des politiques, ça suffit. Et maintenant, il faut que justice se fasse.
Au cœur du débat, il y a cette fameuse exécution provisoire que Marine Le Pen subit actuellement avec cinq ans d'inéligibilité. Et le mandat de dépôt différé, mais exécuté immédiatement pour Nicolas Sarkozy. Que pensez-vous de l'exécution provisoire, est-elle nécessaire ?
Vous savez, moi je suis candidat à la mairie de Paris. Je suis adjoint écologiste, je ne suis pas juge. Et, encore une fois, je fais confiance à la justice. Donc si la justice et si les juges ont décidé qu'il fallait que cette peine soit exécutée immédiatement, alors, il faut que cette peine soit exécutée immédiatement. Que Nicolas Sarkozy soit président ou pas, ou ait été président ou pas, il est justiciable comme les autres. Je ne crois pas à une justice à deux vitesses. Je ne crois pas à la justice des pauvres ou à la justice des petits, et à la justice des grands ou à la justice des puissants. Je pense que la justice doit s'appliquer pour tous et toutes de la même manière. Donc, je ne vais pas commenter la décision de justice. Mais par contre, ce que je souhaite, c'est qu'elle s'applique pour Nicolas Sarkozy, comme elle doit s'appliquer, par exemple, pour Marine Le Pen.
"Ce n'est pas un problème de méthode, mais de projet politique"
Autre actualité, mais qui prend son temps, c'est, à l'image du Premier ministre, ce fameux budget 2026. Qu'est-ce que vous pensez déjà de la méthode ? A-t-il raison de dire que l'urgent peut attendre, car tout le monde attend ces orientations ? Elles devaient être publiées aujourd'hui par notre confrère du Parisien. Une grève traverse le groupe puisqu'il y a des rumeurs d'achat par Monsieur Bolloré. Donc on attend ces orientations-là, mais est-il sur un bon rythme en consultant quasiment jusqu'au bout du délai légal, qui est à peu près la mi-octobre ?
D'abord, vous me permettrez quand même d'avoir un petit mot de soutien pour les journalistes du Parisien, qui sont aujourd'hui en grève parce qu'effectivement il y a un risque d'achat par Bolloré, encore une fois, et en particulier pendant la campagne et la période des municipales. Et puis, bonne ou mauvaise méthode ? Je pense qu'on a un problème de ligne politique. On a un problème aujourd'hui avec Lecornu, Bayrou, Attal ou Macron. Tout ça, c'est la même chose. Ce n'est pas une question de méthode, c'est une question de projet politique. C'est une question de ce qu'on propose. Moi, ce que j'entends, et je le vois puisque j'ai été dans la rue, et je le serai encore, c'est que les Françaises et les Français veulent une autre politique. Ils nous disent "tout, sauf Macron".
Justement, qu'attendez-vous dans ce budget qui pourrait, sans mauvais jeu de mots, être des lignes rouges pour les Verts ? Sont-elles les mêmes que celles des socialistes, des communistes, voire des insoumis ? Ou attendez-vous quelque chose encore en plus, par exemple, sur l'écologie, dont on n'entend plus du tout parler dans ce budget.
J'attends qu'Emmanuel Macron entende ce que nous lui disons, c'est-à-dire qu'il faut effectivement plus de justice sociale. Oui, il faut défendre les retraites. Je vais vous dire ce que je pense vraiment, au fond. C'est qu'il faut changer de politique. Et on ne fait pas un changement de politique avec les mêmes personnes. Il faut aujourd'hui qu'Emmanuel Macron entende ce que nous lui disons, qu'il entende ce que disent les Françaises et les Français, c'est-à-dire : changer. Et pour changer, il faut changer les gens. Et faire, par exemple, ce qu'il aurait dû faire dès le début.
Comment changer les gens ? En nommant quelqu'un issu du Nouveau Front populaire à Matignon ?
Il y a déjà les résultats des dernières législatives. Il aurait dû faire ça. Il aurait dû nommer une personne issue du Nouveau Front populaire, qui est arrivé en tête des élections législatives. Je ne vous dis pas que c'est facile. Je ne vous dis pas que tout ça peut se faire facilement.
On le sait, ça n'arrivera pas a priori.
D'abord, on ne sait pas, parce qu'il y a des mobilisations et que les Françaises et Français sont dans la rue, que nous sommes mobilisés, et qu'il y a aujourd'hui, une forte aspiration. Je pense à plein de choses, par exemple la pétition contre la loi Duplomb... Tout ça, ça donne une aspiration très forte et des signaux très forts pour une autre politique. Donc il doit entendre ça.
Soutenez-vous l'intersyndicale pour le 2 octobre ?
Je serai dans la rue. Et je pense que le mouvement de l'intersyndicale, en tout cas que la mobilisation, sera comme la dernière fois, soutenue par l'ensemble des partis de gauche et progressistes de ce pays. Pourquoi ? Parce qu'encore une fois, vous savez, je suis un Français comme les autres. Je crois qu'il faut changer les choses. Je veux plus de services publics, plus d'égalité, plus d'écologie. Et pour ça, il faut changer de politique. Et on a un truc très, très simple qui s'appelle une élection législative qui a mis en tête le Nouveau Front populaire. Et le président, peut, aujourd'hui, nommer une personnalité issue du NFP.
Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
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