: Vidéo Taille, couleur des yeux, domaine d'études, origine ethnique... Au Danemark, une banque de sperme mondiale où l'on peut choisir son donneur sur catalogue
A cause des trop longs délais d'attente depuis la loi rendant la PMA accessible à toutes les femmes, de nombreuses Françaises décident d'aller au Danemark pour se faire inséminer. Un pays où l'on peut choisir son donneur selon ses critères.
En France, depuis la modification de la loi bioéthique du 2 août 2021, la procréation médicalement assistée (PMA) est accessible à toutes les femmes âgées de 18 à 45 ans. Pourtant, malgré les 30 000 demandes déjà enregistrées, seuls 350 bébés sont nés par PMA. En cause, le délai d’attente : aujourd’hui, il faut compter seize mois pour obtenir une première tentative avec don de spermatozoïdes. Et le délai s’allonge en raison d’une explosion des demandes depuis la promulgation de la loi et du manque de donneurs.
Les Françaises qui ne peuvent pas attendre se tournent donc vers les pays étrangers où la situation est plus favorable. Au Danemark, il existe neuf banques de sperme qui permettent de faire fonctionner un réseau de cliniques de fertilité. Et contrairement à la France qui n’autorise que cinq naissances du même donneur, le Danemark en autorise douze.
Le sperme danois expédié dans le monde entier
La Banque de sperme européenne (BSE) de Copenhague aurait fait naître 50 000 bébés dans le monde. "On expédie le sperme congelé vers une centaine de pays, tout autour du monde", explique Annemette Arndal-Lauritzen, Pdg de la BSE. Dans la salle de stockage, des dizaines de cuves remplies d’azote liquide sont alignées au sol, à l’intérieur, des échantillons de sperme conservés à - 196°C. C’est ici que sont identifiées et exportées les semences selon le choix des futures mères.
Sur son écran d’ordinateur, Carine Plath, spécialiste du service à la clientèle chez BSE, fait défiler les profils de centaines de donneurs. Elle effectue une sélection pour une cliente française parmi les 876 candidatures retenues lors de la première recherche. Sur chaque fiche, une description du géniteur : couleur des yeux et des cheveux, taille, niveau d’études, profession, loisirs, une photo de lui enfant, et parfois même un enregistrement de sa voix.
Sélectionner son donneur, un choix comme un autre
"Elle m’a demandé de choisir un donneur pas trop petit, pas trop grand, donc j’ai mis pour la taille, 1m80 à 1m95. Pour la couleur des cheveux, elle est blonde aux yeux bleus, et elle voudrait un donneur qui lui ressemble, donc j’ai sélectionné uniquement blond. Le domaine d’études, elle a choisi dans les arts, professeur, service technique, architecture", détaille Carinne Plath.
Au Danemark, la sélection de donneurs selon certains critères ne pose aucun problème éthique et se pratique depuis plus de seize ans. Pour la spécialiste du service à la clientèle, c'est une décision comme une autre : "Chacune choisit en fonction de ce qui lui plaît, comme dans la vraie vie quand on choisit son partenaire dans un bar ou sur son lieu d’études ou autre. C’est un choix comme plein d’autres dans la vie."
Extrait de "Danemark : des bébés à tout prix !", diffusé dans "Nous, les Européens" le 21 mars 2024.
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