Vidéo A Venise, les maîtres verriers de Murano attendent avec impatience l'extension d'un label européen pour se protéger de la contrefaçon

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Article rédigé par France 2
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Réputés dans le monde entier mais concurrencés par la contrefaçon, les produits artisanaux italiens seront bientôt protégés par le label européen IPG, aujourd'hui réservé à l'agroalimentaire. A Venise, les maîtres verriers de Murano se félicitent de cette nouvelle.

Ancienne mauvaise élève de la zone euro, l’Italie a renoué avec la croissance en 2024, notamment grâce aux exportations dopées par ses produits agroalimentaires d’exception labellisés. A la surprise générale, le pays se positionne désormais comme le quatrième exportateur mondial derrière la Chine, les Etats-Unis et l’Allemagne.

A partir de décembre 2025, l’Europe a décidé d’étendre le label "Indication géographique protégée" (IGP) aux produits de l’artisanat et de l’industrie. Une aubaine pour les chefs d’entreprises italiens qui attendent avec impatience l’arrivée des nouvelles IGP, car pour l’heure, les acheteurs ne peuvent pas faire le tri entre l’authentique et la contrefaçon.

"La contrefaçon est une jungle qui nous pénalise économiquement"

A Venise, le patrimoine à préserver, c’est le verre de Murano, du nom de l'île où il est fabriqué au large de la lagune. Luciano Gambaro, maître verrier de père en fils, représente sa profession. Il a créé une coopérative pour commencer à se battre collectivement en attendant l’IGP. Il rappelle que dans le passé, l’île a toujours cherché à se protéger : "On a rassemblé sur l’île de Murano tous les maîtres verriers aux alentours de l’année 1200. Le but était de stopper les incendies qui se déclaraient fréquemment à Venise, mais aussi de contrôler la production. Les maîtres verriers étaient relégués sur l’île. C’était plus facile de voir s’ils ne s’enfuyaient pas. Ils n’avaient pas le droit de travailler et de montrer leurs techniques, leurs secrets, hors de l’île de Murano."

Aujourd’hui encore, Murano tente de garder secrètes les techniques de fabrication de leurs créations, dont certaines sont expédiées à travers le monde. Les artisans savent hélas que leur savoir-faire ancestral est soumis à une concurrence déloyale. "On a découvert 27 fausses marques, dont les étiquettes mentionnaient l’origine de Murano, sans aucune preuve. C’est une jungle qui nous pénalise économiquement, mais c’est aussi une atteinte à notre culture, explique Luciano Gambaro. Avec l’IGP, on espère que toute notre production sera protégée."

Extrait de "Economie : les bonnes recettes de l'Italie", diffusé dans "Nous, les Européens(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)" le 4 septembre 2025.

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