: Vidéo Surtourisme en Corse : vers un quota de 2 000 visiteurs par jour aux îles Lavezzi
Aux îles Lavezzi, joyau de la Corse, la question revient désormais chaque été avec les touristes : faut-il instaurer des quotas pour protéger certains sites et leur biodiversité des méfaits d'une surfréquentation ? Extrait d'"Envoyé spécial".
A quelques encâblures de Bonifacio, un joyau de la Corse : les îles Lavezzi, leurs 9 000 kilomètres carrés de plage... et leurs 4 500 visiteurs simultanés (au plus fort de l'été, c'est déjà arrivé). "Ici, on vient pour une plage, c'est beau, on a envie de se baigner, c'est fantastique, mais il y a aussi une nature à côté", rappelle Jean-Michel Culioli, chef du service Espaces protégés de l'Office de l'environnement de Corse, responsable de la réserve des îles Lavezzi.
Il y a par exemple le puffin cendré, sorte de petit albatros protégé qui niche sous les rochers et n'apprécierait pas qu'on vienne pique-niquer à ses côtés, ou le limonium, fleur endémique de l'archipel. Pour leur éviter d'être piétinées, 10 zones ont été en partie interdites au public en 2022. C'est l'une des mesures, avec la fermeture de 20 kilomètres de sentiers de randonnée, qui ont permis de diminuer la fréquentation... et de mieux préserver la quiétude de la faune et de la flore locales.
Vers une mise en place de quotas ?
Ornithologue de formation, Jean-Michel Culioli se bat pour protéger ce site naturel et promouvoir un tourisme durable. A "Envoyé spécial", il parle d'une "consommation de la nature qui doit être différente" et de "limites qu'il faut trouver". Et pour lui, ces limites consistent à instaurer un quota de 2 000 visiteurs par jour au maximum, de façon à diviser par deux la fréquentation des Lavezzi d'ici à 2030.
Le principe d'un contingentement a été voté par l'Assemblée de Corse en 2022, mais sa mise en œuvre dépend de la commune de Bonifacio, propriétaire des îles Lavezzi, et donc de son maire, Jean-Charles Orsucci. Est-il prêt à prendre un arrêté municipal ? L'élu se dit plutôt favorable aux quotas, à condition de ne pas pénaliser les Corses. Il dit réfléchir à "un système de QR code" payant pour les visiteurs mais gratuit pour les locaux, une forme de "préférence territoriale", selon ses termes. Discriminatoire ? Peut-être, mais "il n'y a pas de solution parfaite", répond l'édile.
Extrait de "Tourisme, le trop-plein ?", à revoir dans "Envoyé spécial" le 26 juin 2025.
> Les replays des magazines d'info de France Télévisions sont disponibles sur le site de franceinfo, rubrique "Magazines(Nouvelle fenêtre)".
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter