: Vidéo Depuis l'attaque d'Incarville, sans doute planifiée depuis une prison, les téléphones portables sont la hantise du personnel pénitentiaire
Au centre de détention d'Oermingen, en Alsace, la directrice et ses équipes sont sur leurs gardes. Transférés depuis les prisons saturées des alentours, de nouveaux détenus risquent de faire entrer des téléphones portables, strictement interdits. Extrait d'une immersion à voir dans "Envoyé spécial".
Dans l'est de la France, en Alsace, le centre pénitentiaire d'Oermingen fait face depuis un an à un afflux de détenus, transférés depuis les prisons saturées des alentours pour purger de courtes peines. Cet établissement, considéré comme une prison modèle qui accueillait des peines moyennes (de 8 à 12 ans), doit s'adapter à une population plus jeune, qui lui pose de nouveaux problèmes. La directrice, Marcelle Thil, et ses équipes sont sur leurs gardes. Ils craignent en particulier de voir s'intensifier le trafic de stupéfiants et de téléphones portables. Alors les fouilles de cellules pour trouver des objets illicites se sont faites plus fréquentes et plus approfondies.
Le jour du tournage d'"Envoyé spécial", un téléphone portable est découvert dans la cellule d'un prisonnier "courte peine". Condamné à deux ans pour trafic de stupéfiants, il est arrivé il y a six mois. Pour le personnel pénitentiaire, ce téléphone "sans doute connecté à internet", donc offrant la possibilité d'un lien direct avec l'extérieur, représente un danger. Surtout depuis la récente attaque d'un fourgon pénitentiaire au péage d'Incarville, en Normandie : le 14 mai 2024, deux agents ont été abattus par un commando armé lors d'un transfert de détenus. L'attaque aurait été planifiée depuis sa prison par le détenu Mohamed Amra, probablement à l'aide d'un téléphone portable.
Des téléphones portables omniprésents
Il y a encore une dizaine d'années, trouver un détenu en possession d'un téléphone portable, strictement interdit en prison, était l'exception, rappelle un surveillant. Aujourd'hui, ils sont omniprésents, parfois introduits en cachette lors des parloirs. En 2024, selon le ministre de la Justice Gérald Darmanin, 40 000 téléphones ont été saisis, soit un téléphone pour deux détenus. Etonnamment, selon le surveillant, ce ne sont pas forcément les jeunes détenus qui en possèdent le plus. Souvent, explique-t-il, "ils font les mules" pour les anciens, et hébergent les téléphones dans leurs propres cellules, contre rémunération en cigarettes ou médicaments. Ce sont donc ces jeunes prisonniers qui risquent la sanction, parfois lourde : placement en quartier disciplinaire ou allongement de la peine...
Pour tenter de déterminer si le détenu est une "mule" ou s'il se sert du téléphone pour son propre usage, le chef de bâtiment procède à une audition. L'homme affirme qu'il s'agit de son propre téléphone, acheté ici même avec un "coup de pouce" de ses proches à l'extérieur car "c'était un peu cher" (entre 500 et 1 500 euros, selon le chef de bâtiment). Il dit ne l'utiliser que pour communiquer avec sa famille et se tenir éloigné de tout trafic. Ce détenu passera en conseil de discipline deux semaines plus tard. Il risque un placement en quartier disciplinaire pour une durée de vingt jours.
Extrait de "Ma prison va craquer", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 27 mars 2025.
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