Vidéo Cold cases : grâce à la campagne Identify Me d'Interpol, "la femme à la fleur tatouée" a été identifiée trente ans après sa disparition

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Article rédigé par France 2
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Rita Roberts, "1,70 m, peau claire, cheveux bruns mi-longs" n'est plus une "notice noire" d'Interpol. Trente ans après sa disparition, les enquêteurs ont pu rendre son nom au corps retrouvé au fond d'une rivière d'Anvers, en Belgique, grâce à la campagne Identify Me. Dans cet extrait d'"Envoyé spécial", l'un des responsables de l'opération raconte.

"La femme à la fleur tatouée", "La femme aux tatouages de panthère", "La jeune fille de Teteringen", "La jeune femme retrouvée à Saint-Denis"... C'est ainsi que sont baptisés quelques-uns des "cold cases" sélectionnés par Interpol pour une opération inédite : Identify Me. Pour la première fois de son histoire, l'organisation internationale de police criminelle a décidé, en 2023, d'en appeler au grand public pour faire avancer les enquêtes. En diffusant des documents confidentiels et des informations contenues dans les célèbres "notices noires" d'Interpol sur les cadavres non identifiés, les enquêteurs espèrent obtenir de nouveaux indices.

Au siège d'Interpol, à Lyon, François-Xavier Laurent s'occupe des 46 affaires sélectionnées dans le cadre d'Identify Me. "On essaie, grâce à ces campagnes, explique-t-il dans "Envoyé spécial", de cibler des proches, famille mais aussi amis, collègues ou connaissances anciennes, qui peuvent, grâce à une photo, un objet personnel, se dire 'Tiens, ça me rappelle quelqu'un que j'ai connu dans mon passé'." En communiquant un nom à la police, ils peuvent permettre d'identifier un corps, même des décennies après une disparition.

Notice BE02 : une affaire "assez compliquée"

Pour preuve, "La femme à la fleur tatouée" de la notice BE02. "Cette affaire était assez compliquée, se souvient le scientifique. Le corps retrouvé dans une rivière d'Anvers, en Belgique, était "dans un état de dégradation très avancé qui ne permettait pas son identification, que ce soit par le visage ou les empreintes digitales". C'est un "élément d'identification plus secondaire" qui a mis les enquêteurs sur une piste décisive : celle d'une Britannique. Après avoir reconnu son tatouage sur une photo diffusée par Interpol, la famille de Rita Roberts a contacté la police. Via l'agence, les enquêteurs belges et britanniques ont ensuite coopéré pour aboutir à une identification formelle.

"La victime avait 30 ans à l'époque où elle est décédée, et on a pu l'identifier trente ans après." Si François-Xavier Laurent souligne ce "délai très important pour la famille", Donna Roberts, elle, a exprimé sa reconnaissance de savoir enfin ce qui est arrivé à sa sœur : "S'il n'y avait pas eu cette première campagne Interpol, je n'aurais jamais retrouvé Rita. Elle aurait été perdue pour toujours, parce qu'on l'a retrouvée dans un autre pays."

Grâce à Interpol et Identify Me, une partie du mystère a ainsi été levée. Ces "mois de préparation, de travail, de coopération internationale avec ces trois pays" ont permis d'"apporter des réponses à une famille", même s'il reste à élucider les circonstances du décès... et des centaines d'autres Rita Roberts à rendre à leurs proches.

Extrait de "Cold cases : et si vous aviez la clef de l'énigme ?", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 5 juin 2025.

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