: Vidéo Comment Jean-Luc Mélenchon a mis au pas La France insoumise

En décembre 2022, un nouvel organe de direction voit le jour chez LFI. A leur grande surprise, plusieurs figures du mouvement ne font pas partie de ce nouveau casting, telles qu'Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danielle Simonnet (qui ont depuis fait sécession), alors députés LFI. Tous trois partagent dans cet extrait leurs réactions et réflexions sur cette éviction.

Le premier, un proche de longue date de Jean-Luc Mélenchon et fidèle lieutenant, raconte l'avoir apprise par un journaliste de l'AFP, comme celles d'Eric Coquerel, de François Ruffin et de Clémentine Autain. Il décide de donner une interview au Monde, dans laquelle il manifeste son désaccord. L'épisode marque pour lui le début de son divorce avec son ancien compagnon de route et ami : "On ne se reparlera plus jamais vraiment à partir de là."

"Un message très clair"

Sa compagne Raquel Garrido voit dans l'éviction de ces figures du mouvement, qui pourraient prendre la relève de Jean-Luc Mélenchon, le signe indubitable que celui-ci "est candidat en 2027". Selon elle, c'est "un message très clair adressé à François, Clémentine et Alexis", qui ont pu prendre des positions parfois critiques.

Jean-Luc Mélenchon ayant décliné les demandes d'interview des journalistes, c'est Manuel Bompard, le coordinateur du mouvement, qui leur répond. Il réfute toute "volonté de faire payer à qui que ce soit telle ou telle prise de position" en prenant l'exemple de François Ruffin qui, selon lui, "ne voulait pas être membre de la coordination". Dans une interview à LCI, l'intéressé affirme pourtant qu'on ne le lui avait "pas proposé", se disant "un peu triste que, plutôt qu'un élargissement, on ait un rétrécissement"...

Parmi les 21 insoumis qui composent la nouvelle direction, on trouve la garde rapprochée du leader de LFI : Mathilde Panot, Clémence Guetté, la très proche conseillère en communication de Jean-Luc Mélenchon Sophia Chikirou, son gendre Gabriel Amard, mais aussi son ancien assistant parlementaire Antoine Léaument ou encore le très jeune député Louis Boyard.

Selon Danielle Simonnet, il s'agit d'"une génération totalement dépendante de Jean-Luc", parce que pas forcément solidement ancrée sur un territoire. L'ancienne députée LFI et élue de longue date du 20e arrondissement parisien poursuit : "Ça en dit long sur Jean-Luc Mélenchon. Ça veut dire qu'il préfère s'entourer de personnes plus jeunes qui vont penser comme lui, et sur lesquelles il a la main."

Un mouvement sans congrès ni élections internes

Comment les membres de cette nouvelle direction ont-ils été désignés ? Par un vote ? La question fait franchement rire la députée : "Mais y a pas de vote dans La France insoumise ! C'est ça qui est magique." A LFI, pas de congrès, pas de courants, pas d'élections internes, et, aussi étonnant que cela puisse paraître, même pas d'adhérents, contrairement aux partis traditionnels. Dans ce mouvement défini par son fondateur comme "ni vertical ni horizontal", mais "gazeux", l'appareil, lui, est solidement tenu en main.

Extrait de "Jean-Luc Mélenchon : la lutte finale ?", à voir dans "Complément d'enquête" le 24 avril 2025.

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