: Vidéo Attentat de la rue des Rosiers : le terroriste repenti qui a permis l’identification des auteurs témoigne en exclusivité dans "Affaires sensibles"
Il aura fallu attendre trente ans pour que les auteurs présumés de l'attentat de la rue des Rosiers, en 1982, soient identifiés : tous étaient membres de l'organisation terroriste palestinienne Abou Nidal. C'est à un informateur providentiel, terroriste repenti, que l'on doit ce rebondissement. Il témoigne pour la première fois dans cet extrait d'"Affaires sensibles".
C'est l'un des attentats antisémites les plus meurtriers de l'histoire de notre pays, mais aussi l'un des plus énigmatiques. "Affaires sensibles" revient sur les mystères de la tuerie de la rue des Rosiers, le 9 août 1982. Ce jour-là, un commando lourdement armé attaque le restaurant Jo Goldenberg, dans le quartier juif du Marais, à Paris. Le bilan est terrible : 6 morts et 22 blessés.
Il aura fallu attendre trente-trois ans pour que les auteurs présumés de l'attentat soient identifiés. Quatre mandats d'arrêt internationaux sont lancés contre Abou Zayed, Hicham Harb, Amjad Atta et Nizar Amada, tous membres de l'organisation terroriste palestinienne Abou Nidal. Ils sont suspectés d'être les exécutants et organisateurs de l'attaque. C'est un témoignage capital qui a fait basculer l'enquête : celui d'un ancien cadre du groupe Abou Nidal, qui a accepté de collaborer avec les juges. Les journalistes d'"Affaires sensibles" l'ont retrouvé. Il vit quelque part en Europe, et leur a donné rendez-vous à Paris.
Des informations de première main sur le rôle des quatre auteurs présumés
Agé aujourd'hui de 78 ans, Atef Abubakr avait rejoint les rangs d'Abou Nidal en 1985, trois ans après l'attentat de la rue des Rosiers. Il a été le porte-parole de l'organisation terroriste. Désormais, il se présente comme un repenti. "Rallier ce groupe a été ma plus grande erreur", confesse-t-il, se disant aujourd'hui "prêt à collaborer avec n'importe quel pays qui a subi les crimes du terrorisme".
C'est après la mort de son ancien chef, en 2002, que la parole d'Atef Abubakr a commencé à se libérer. Il prétend avoir en sa possession des informations de première main sur les organisateurs de l'attaque de la rue des Rosiers. Selon lui, c'est le bras droit d'Abou Nidal, responsable des opérations en Europe et résidant discrètement à Paris, qui aurait choisi le restaurant parmi d'autres cibles possibles. Son nom de code : Amjad Atta. "Amjad était connu pour être le bras droit d'Abou Nidal, celui qui exécutait ses crimes. Hicham Harb, c'est celui qui a élaboré le plan. Il ne le transmet aux exécutants qu'à la dernière minute. Il leur indique où laisser les armes par la suite, où se cacher, et comment quitter la France. Celui qui avait caché les armes chez lui s'appelle Nizar Hamada."
Atef Abubakr affirme connaître aussi l'identité d'un des tireurs du commando du 9 août 1982. Il dit tenir cette information d'un haut responsable du groupe. Il s'agirait d'Abou Zayed, "un grand criminel" selon lui, qui "a supervisé des opérations, mais y a aussi pris part." La présence d'Abou Zayed lors de l'attaque a été attestée devant la justice par un deuxième cadre de l'organisation terroriste.
L'un des tireurs du commando bientôt jugé en France ?
Les enquêteurs ont remonté la trace des quatre Palestiniens. Deux d'entre eux vivent en Jordanie et un troisième à Ramallah, en Cisjordanie. Leur gouvernement refuse de les extrader vers la France. Reste Abou Zayed, l'un des tireurs présumés, exilé en Norvège depuis trente ans. Le 25 septembre 2020, accompagné par sa femme, il comparaît devant le tribunal d'Oslo. A cette date, trente-huit ans après l'attentat de la rue des Rosiers, la justice norvégienne décide de l'extrader vers la France.
Deux mois plus tard, Abou Zayed est placé en détention provisoire à Paris. Mis en examen pour assassinat et tentative d'assassinat, il est à ce jour le seul suspect qui pourrait être jugé en France. Toujours présumé innocent, il conteste avoir participé à l'attentat. Selon son avocat Romain Ruiz, "M. Abou Zayed reconnaît qu'il a eu des fonctions au sein du groupe Abou Nidal, mais pas des fonctions combattantes, et encore moins des fonctions d'envoi sur des théâtres d'opérations extérieures. (...) Il est constant sur le fait qu'il n'a jamais pris les armes." Son procès devrait se tenir dans les deux prochaines années. Pour les victimes et leurs proches, c'est l'espoir d'obtenir enfin des réponses aux questions qui les hantent depuis quatre décennies.
Extrait de "Rue des Rosiers : le lent chemin vers la vérité ?", à voir dans "Affaires sensibles", une coproduction France Télévisions, France TV presse, France Inter, INA et Capa Presse adaptée d’une émission de France Inter.
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