: Vidéo Rencontre Richard Nixon-Elvis Presley : quand le chanteur proposait ses services comme "agent infiltré" pour compléter sa collection de badges de police
La rock star planétaire rêvait d'obtenir un badge du Bureau des narcotiques, l'ancêtre de la DEA américaine. Pour ce faire, il a obtenu, en décembre 1970, une entrevue avec le président de la plus grande puissance mondiale. Et contrairement aux apparences, les deux hommes avaient plus d'un point commun...
La photo de la poignée de main entre le 37e président des Etats-Unis Richard Nixon et la légende du rock Elvis Presley est devenue culte aux Etats-Unis. C’est même le document le plus consulté des Archives nationales américaines. L’image illustre la rencontre improbable entre les deux hommes en décembre 1970 ; alors que tout semblait les opposer, ils se sont pourtant découvert plus d’un point commun au cours de leur entretien, dans le bureau ovale de la Maison Blanche.
"Presley est né dans une toute petite maison au fin fond du Mississipi de parents très pauvres, et c’était pareil pour Nixon, qui est né de parents pauvres dans une famille nombreuse. Ils ont tous les deux grandi avec des problèmes financiers qui leur ont aussi donné peut-être un sens des responsabilités qu’ils ont pu retrouver chez l’un et l’autre lorsqu’ils se sont rencontrés ", explique Hind Ziane, spécialiste en stratégie politique et fondatrice de Génération politique.
Un échange sur "comment neutraliser les hippies..."
Tous deux ont aussi servi leur pays dans l’armée : Nixon dans la réserve navale de l'US Navy pendant la Deuxième Guerre mondiale, et Elvis de 1958 à 1960 lors de son service militaire en Allemagne. De ces années militaires, ils ont gardé un sens aigu de la patrie, et surtout de sa défense.
Lors de l’entrevue, Elvis oriente la discussion sur la guerre froide entre les Etats-Unis et l'Union soviétique, sujet qui tourmente tant le président : "Nixon était connu pour ses discours anticommunistes, Elvis Presley raconte qu’il avait étudié pendant des années le 'lavage de cerveau communiste'. Et puis il y a un échange entre eux sur comment faire pour neutraliser les éléments hippies, les éléments qui étaient très antiaméricains. Ils parlent aussi des Beatles. Elvis dit qu'il trouve inacceptable qu’ils viennent aux Etats-Unis, qu'ils réussissent, qu'ils fassent de l'argent et repartent en Angleterre. Et qu’ils critiquent en permanence l’Amérique ! Et donc il y a vraiment quelque chose qui se fait entre les deux hommes", raconte Hind Ziane
Elvis arrive à ses fins, Nixon lui accorde le badge
Cet entretien, c’est le King qui l’a sollicité auprès de Nixon, via une lettre écrite dans l’avion qui l’amenait à Washington et qu'il a déposée en personne à la Maison Blanche. Il y prétextait vouloir proposer ses services en tant qu’agent infiltré contre le trafic de drogue, dans le but d’obtenir un badge du Bureau des narcotiques et des drogues dangereuses qui manquait à sa collection personnelle.
Si la rencontre n’était pas prévue à l’agenda du président, elle a pourtant duré une demi-heure, tant ils avaient de choses en commun. Nixon lui a finalement accordé le badge espéré, et Elvis est ressorti ému et ravi d’avoir obtenu ce qu'il souhaitait.
Extrait du reportage "Le King et le président", diffusé dans "20h30 le vendredi(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)" le 7 février 2025.
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