: Vidéo Voyage au cœur de Bialowieża, la dernière forêt primaire d'Europe, intacte depuis près de 12 000 ans
A la frontière entre la Pologne et la Biélorussie s'étend Bialowieża, la dernière forêt primaire d'Europe. Visitée comme un monument, cette nature préservée depuis l'ère glacière regorge de pouvoirs inespérés face au défi du réchauffement climatique.
A cheval entre la Pologne et la Biélorussie, la forêt de Bialowieża détient en son cœur une parcelle de 5 000 hectares qui est le dernier fragment de forêt primaire en Europe. Préservé de toute activité humaine depuis la dernière glaciation, il y a près de 12 000 ans, ce territoire classé au patrimoine mondial de l’Unesco est un trésor de biodiversité.
Les équipes de "13h15 le dimanche" (Facebook(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)) ont accompagné le botaniste de renom Francis Hallé et la photographe spécialiste de la nature Jessica Buczek dans leur découverte de cette nature sanctuarisée. Dès l’entrée, les explications du guide Joao Ferru, sans qui la visite serait impossible, annonce un voyage à travers le temps : " Bialowieża est la forêt la plus haute d’Europe. Ici, on a autour de 12 000 arbres monumentaux et 30% des arbres de la forêt sont morts."
"Il me faut parcourir 2 000 km pour voir un arbre pareil"
Naturellement très présent dans les forêts primaires, le bois mort participe à créer un écosystème unique. "Ici on a la chance de voir un arbre qui est encore debout. C’est un chêne, qui est mort il y a vingt-quatre ans et qui est aujourd’hui un gigantesque microcosme de vie", décrit le guide.
Devant le premier arbre monumental, un chêne pédonculé de 500 ans, haut de 440 mètres, la jeune photographe oscille entre fascination et désolation : "L’émotion qui est dominante, c’est l’émerveillement. Ça ramène vraiment à un sentiment d’humilité quand on voit une chose pareille, on se sent tout petit. Mais je ne peux pas m’empêcher de ressentir aussi une sorte de tristesse. Il me faut parcourir 2 000 kilomètres pour voir un arbre pareil. Se retrouver face à ces géants, c’est vraiment un sentiment tout à fait particulier, qui est devenu malheureusement trop rare."
"La capacité de la forêt à réguler les événements extrêmes est incroyable"
Après l’observation d’une des 7 000 espèces de champignons dont regorge la forêt de Bialowieża, Joao Ferru rappelle à quel point les milieux naturels ont la capacité à réguler le climat : "Les énormes orages et inondations que l’on a, existent parce que le paysage n’est pas fonctionnel. Par exemple, quand on est en forêt comme ici, c’est presque impossible d’avoir des incendies. Dans un milieu comme ici, il y a une régulation de la température. La perte au sol est nulle. La fixation du carbone dans le sol est extrême. La capacité de la forêt à réguler les événements extrêmes est incroyable."
Une affirmation confirmée par l’explorateur des forêts du monde entier, Francis Hallé : "J’ai cherché des exemples de forêts primaires qui ont brûlé et je n’en trouve pas..."
Extrait de la série "La magie des arbres", diffusée dans "13h15 le dimanche(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)" le 20 avril 2025.
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