Vidéo Epaulée par un botaniste de renom, Valentine a fait le choix de la biodiversité en cultivant des blés anciens dans la ferme familiale

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Article rédigé par France 2
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Valentine a tout quitté pour reprendre la ferme familiale dans l'Essonne. Au moment du choix des cultures, elle se rapproche d'un botaniste passionné de graines anciennes. Depuis, elle récolte des blés du XVIIe siècle dont est extraite une farine d'exception.

Costumière pour le cinéma, Valentine Franc a décidé, à la mort de sa mère, de quitter une vie citadine pour reprendre la ferme familiale de Montaquoy, dans la campagne du Gâtinais (Essonne). A 39 ans, après une formation dans un lycée agricole de la région, elle s’est lancée dans la culture de blés qu’elle transforme elle-même.

A force d’acharnement, Valentine produit désormais une farine d’exception. Elle a décidé de cultiver des blés anciens plus respectueux de la biodiversité et des sols, une démarche en accord avec ses valeurs. Pour les dénicher, elle a dû prendre des chemins de traverse car ces blés n’existent pas dans le catalogue officiel des variétés. "Je suis allée les chercher en Angleterre, chez un chercheur, un historien en céréales qui a développé une collection de céréales anciennes, raconte la cultivatrice. Sa rencontre a été une chance dans mon parcours. Sans lui, je n’aurais jamais, ou difficilement, cultivé des céréales anciennes."

"Il est possible de produire le meilleur des blés sans produits chimiques"

Ce botaniste de renom, John Letts, a passé trente ans de sa vie à retrouver et recenser des espèces de blés disparus. Il a donné à Valentine 250 kilos de graines anciennes quand elle s’est lancée dans l’aventure, un véritable trésor dans le monde paysan. Huit ans plus tard, elle lui rend visite chez lui, avec un petit échantillon de sa récolte qui impressionne le chercheur : "Tu as au moins 6 espèces de blés différents que l’on peut distinguer à l’œil nu. Tu as fait un fantastique travail. Je suis tellement content de te les avoir envoyés. C’est magnifique !"

Dans sa grange, John Letts dispose de l’une des plus importantes collections de graines au monde : du blé datant du Moyen-Age, de l’épeautre pur, non hybridé… "Je voulais retrouver un monde avant que les industriels n’utilisent des méthodes modernes d’hybridation, parce qu’en faisant cela, toutes les variétés se sont uniformisées et c’est devenu de la monoculture, et je veux de la diversité. Nous devons protéger ce patrimoine et résister à l’agro-industrie qui détruit ce qui reste de la diversité génétique du passé et des cultures traditionnelles. Il faut que des agriculteurs comme Valentine se sentent responsables et croient qu’il est possible de produire le meilleur des blés sans produits chimiques", alerte le chercheur.

Extrait du document "Les blés anciens de Valentine", diffusé dans ""13h15 le samedi(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)(Nouvelle fenêtre)" le 17 mai 2025.

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