"L'idée, c'est qu'en aucun cas, le travail doit moins payer que l'assistanat", affirme Philippe Juvin
Dimanche 5 octobre, Philippe Juvin, député des Républicains, était l'invité politique d'"Autrement dit" sur franceinfo. Le nouveau rapporteur général du budget estime que la rémunération par le travail doit primer sur celle des aides sociales.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.
Myriam Encaoua : Philippe Juvin vous êtes député Les Républicains des Hauts-de-Seine et vous êtes surtout le tout nouveau rapporteur général du budget puisque vous avez été élu il y a quelques jours à l'Assemblée. La mission est pour le moins périlleuse. C'est un euphémisme de le dire puisque vous avez été chargé de faire voter ce budget dans un hémicycle ô combien fragmenté. D'abord, pourquoi les Républicains ont-ils décidé de rester finalement dans cette équipe ?
Philippe Juvin : Raymond Aron disait qu'il y a le souhaitable et il y a le possible. Alors moi, le souhaitable, j'aurais aimé que le Premier ministre soit un Premier ministre républicain, que le programme soit celui des Républicains. Il se trouve qu'on n'a pas la majorité, qu'on n'a pas gagné les élections. D'ailleurs, personne ne les a gagnées. Alors c'est quoi le possible ? C'est de participer. Parce que si nous ne participons pas au gouvernement, qu'est-ce qui se passe ? Eh bien, c'est d'abord le chaos, je crois. C'est la porte ouverte à la gauche, à des solutions que nous ne trouvons pas bonnes pour le pays. Et je crois que nous avons une obligation morale d'essayer de trouver une sortie. Il ne faut pas laisser le pays sans gouvernement.
Une obligation morale, manifestement, que ne partage pas Laurent Wauquiez, qui, dans cette fameuse réunion à laquelle vous avez assisté, a plaidé l'inverse.
Il y a eu, globalement, une très grande majorité de gens qui ont préféré que nous participions. Laurent Wauquiez a dit, d'abord, qu'il rejoindrait la majorité. Il a mis sur la table les difficultés que cela posait. Objectivement, il n'y a pas de solution idéale. Le risque, en gros, c'est que si on y participe, on nous dise : "Vous êtes co-constructeur avec des gens que vous avez combattus hier", soit le camp présidentiel, et d'autre part : "Si vous n'y participez pas, on laisse la porte au chaos". Donc nous avons pesé les avantages et les inconvénients. À la fin, nous nous sommes dit que l'intérêt du pays, c'est plutôt de participer.
Donc ce n'est pas une question du nombre de portefeuilles qui se joue pour les Républicains ?
Ce qui se joue, c'est une feuille de route. Nous avons obtenu du Premier ministre un certain nombre d'engagements écrits et ces engagements nous poussent à nous dire qu'il y a une direction qu'on peut creuser et qui peut être celle que nous croyons être bonne pour le redressement du pays. Mais nous sommes conscients d'une chose, c'est que par définition, nous sommes dans une sorte de coalition où ça ne sera pas le programme de l'un ni le programme de l'autre, ce sera le programme qu'on arrivera à construire ensemble.
Il y a une mesure dans cette feuille de route que les Républicains réclament depuis longtemps, Laurent Wauquiez en tête, c'est cette fameuse allocation sociale unique, qui serait le fruit de la fusion des aides sociales et qui permettrait, au fond, en étant plafonnée, de garantir qu'un SMIC serait toujours mieux rémunéré que de bénéficier de ce que Laurent Wauquiez appelle "l'assistanat". Sébastien Lecornu vous a dit que ce sera dans le projet de loi de la Sécu. C'est un engagement pris ?
L'engagement qui est pris, c'est qu'effectivement, nous allons calculer quelque chose qui n'est pas calculé aujourd'hui, en tout cas, pas comme nous le souhaitons. Vous avez un revenu fiscal de référence sur votre déclaration d'impôt. Il y aura un revenu social de référence, un peu différent de ce qui existe aujourd'hui, où nous essaierons de récupérer toutes les aides qui sont apportées, que ce soit par les régions, les départements, les communes, l'État, etc. Et l'idée, c'est qu'en aucun cas, le travail doit moins payer. L'idée, c'est de se dire que nous avons toujours intérêt à travailler. Pour deux raisons. La première, c'est que nous voulons lutter contre l'assistanat. La deuxième raison, c'est qu'il y a une question budgétaire. Comment résolvons-nous ce problème immense d'un pays qui a un déficit qui ne fait que se creuser ? Nous le réglons en dépensant moins, en dépensant mieux et en travaillant plus, en réalité, collectivement. Si vous aviez un taux d'emploi identique à celui de la Hollande, par exemple, vous n'auriez probablement pas de déficit.
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