Guerre dans la bande de Gaza : "Le Hamas n'a aucune intention de libérer tous les otages", déclare l'ambassadeur d'Israël en France, Joshua Zarka

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Article rédigé par franceinfo - Édité par l'agence 6Medias
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L'ambassadeur d'Israël en France, Joshua Zarka, était l'invité politique de l'émission "Autrement dit", mardi 26 août 2025. Il s'est notamment exprimé concernant la possibilité d'un cessez-le-feu à Gaza et les frappes sur un hôpital menées la veille, qui ont fait 20 morts.

Pourrait-on finalement voir un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas ? Une réunion du cabinet de sécurité israélien s'est tenue pour étudier la question. Pendant ce temps, un hôpital a été visé par des frappes israéliennes, causant la mort de 20 personnes, dont cinq journalistes. Joshua Zarka, ambassadeur d'Israël en France, était invité dans "Autrement dit" pour discuter de ces thématiques mardi 26 août avec Gilles Bornstein et Christophe Gascard.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Gilles Bornstein : Selon nos informations, a eu lieu une réunion du cabinet de sécurité israélien consacrée à répondre à la question : est-ce que oui ou non Israël va envoyer des négociateurs pour négocier un éventuel cessez-le-feu ? Est-ce que cette réunion a eu lieu ? Est-ce que vous avez des informations ?

Joshua Zarka : Je sais qu'une réunion du cabinet de sécurité a eu lieu, et qu'elle est close. C'est une réunion du cabinet de sécurité, donc le contenu de ce genre de réunion n'est pas connu, en tout cas pas officiellement, et donc je ne sais pas plus que cela.

Christophe Gascard : Au même moment de cette réunion, il y a des Israéliens qui manifestent actuellement près du cabinet du Premier ministre pour demander encore une fois la fin des combats et surtout la libération des otages. Il y a une pression très forte. Vous l'entendez ?

Merci pour cette question parce qu'il est très important qu'on comprenne vraiment le sujet. Il n'y a pas une personne en Israël qui ne veut pas que tous les otages reviennent. Le gros problème que nous avons avec la libération des otages, c'est que certains d'entre nous pensent qu'il est possible de faire un accord avec le Hamas immédiatement en libérant une partie des otages et que le Hamas voudra continuer de négocier, tandis que d'autres, au regard des renseignements, savent que c'est impossible. Le Hamas ne veut pas libérer tous les otages. Le Hamas n'a aucune intention de libérer tous les otages. C'est pour ça qu'il y a une énorme pression aujourd'hui qui a pour but de faire un accord qui libérera tous les otages et qui mettra fin à cette guerre terrible.

Des négociations conditionnées par la libération de tous les otages

Gilles Bornstein : Mais il y a quelques jours, ce que disait votre gouvernement, c'est "on ne négocie plus, maintenant on va rentrer dans Gaza". Et aujourd'hui, on apprend que l'idée de renégocier un cessez-le-feu existe encore. Donc l'entrée dans Gaza n'est plus la seule hypothèse ?

L'idée de mettre fin à la guerre est toujours la seule hypothèse, que ce soit par des fins diplomatiques ou militaires. Il ne faut pas toujours croire tout ce qu'on voit dans les médias. Le fait est que je sais exactement quelle est la position sur le sujet. Il y a toujours l'option d'arriver à un accord qui cessera cette guerre en libérant tous nos otages. Cela est toujours sur la table. Le fait est que pour cela, il faut être deux pour danser. Le Hamas comprend parfaitement qu'aujourd'hui, la seule façon pour lui de survivre, c'est de maintenir un, deux, trois, quatre otages chez eux jusqu'au dernier moment. C'est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter. Nous voulons la libération de tous nos otages.

Mais jusqu'à présent, vous avez accepté des accords qui ne libéraient pas tous les otages. Vous avez vu une libération progressive des otages. Aujourd'hui, le gouvernement israélien n'est plus dans cet état d'esprit et refusera tout accord qui ne permet pas la libération de tous les otages ?

Je ne peux pas vous dire quelle sera la décision du gouvernement israélien à ce sujet dans le futur. Ce que je peux vous dire aujourd'hui, c'est que nous ne faisons aucune confiance au Hamas et nous avons vu dans quelles conditions nos otages sont maintenus. Nous avons vu qu'ils sont forcés à creuser leur propre tombe. Nous avons vu qu'ils sont au bord de la mort chaque jour. C'est impossible de les maintenir de cette manière. C'est pour ça que nous faisons pression de la façon la plus forte possible pour amener à la libération de tous nos otages le plus rapidement possible.

"Une erreur tragique"

Lundi 25 août, des raids sur un hôpital de Gaza ont fait 20 morts, dont 5 journalistes. La Grande-Bretagne, qui est un allié d'Israël, par la voix de David Lammy, son ministre des Affaires étrangères, s'est dite "horrifiée". Emmanuel Macron a dit que c'était "intolérable". Est-ce que vous êtes horrifié vous-même par cette frappe sur un hôpital qui a fait 20 morts ?

Je vais commencer par répéter ce qui a été dit par le Premier ministre : c'est une erreur tragique et nous en prenons la responsabilité. Nous savions qu'il y avait une position du Hamas sur cet hôpital. Ce n'était pas seulement une personne qui regardait avec une paire de jumelles, c'était une position du Hamas, une position de renseignement avec un équipement, avec des mesures, des équipements électroniques.

Le droit international est bien clair sur ce sujet : dès qu'il y a une utilisation militaire d'un endroit, d'un site civil, ce site devient une cible légitime. Il y avait une salle entière avec des terroristes à l'intérieur qui avaient des équipements de renseignement et qui vérifiaient les mouvements de nos troupes. Cela a été ciblé. Ce qui est triste, ce qui est terrible, c'est que non seulement eux ont été touchés, mais aussi d'autres, des civils qui étaient sur place. Et c'est pour ça que le Premier ministre a dit que c'était une erreur, un accident déplorable.

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