"Il faut faire des compromis nécessairement", indique l’eurodéputée et présidente du parti Renew, Valérie Hayer
La députée européenne et présidente du groupe Renew, Valérie Hayer, était l’invitée de Franceinfo dimanche 14 septembre.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Myriam Encaoua : Pourquoi Sébastien Lecornu réussirait-il l'impossible ?
Valérie Hayer : Le Premier ministre a une tâche extrêmement difficile, on le sait tous. Je voudrais saluer d'abord sa position d'humilité. Dans ses premières annonces, il a notamment annoncé revenir sur la suppression des deux jours fériés, qui étaient l'une des mesures les plus controversées, je le pense. En tout cas, c'est un signal important. Et puis, il a envoyé un signal très important aux partiq, aux groupes de gouvernement, et notamment aux partis de la gauche, les socialistes, les écologistes, les membres du Parti communiste français, pour les inviter à dialoguer et à venir autour de la table. Je crois qu'il faut que chacun des responsables politiques en France prenne conscience de la mesure de l'enjeu. L'enjeu, c'est évidemment d'avoir un budget pour la France d'ici à la fin de l'année pour donner de la stabilité, de la prévisibilité à nos entreprises. L'enjeu, c'est la stabilité pour le pays et notre capacité collective à relever le défi de la dette. C'est un enjeu de souveraineté économique.
Il faut que chacun prenne la mesure du défi qui est devant nous. Et à ce titre, François Bayrou a eu raison de parler de la dette. C'est un enjeu de souveraineté économique pour le pays. Aujourd'hui, la France est le troisième pays le plus endetté d'Europe, derrière la Grèce et l'Italie. La charge de la dette qu'on rembourse à nos créanciers représentera, si on ne fait rien, plus que le budget de l'éducation nationale, de la santé ou des armées. La capacité de nos responsables politiques à trouver une solution déterminera le regard que nos partenaires européens porteront sur la France. C'est la crédibilité de la France. Ce que je déplore, c'est qu'on ne soit pas en capacité aujourd'hui en France de se mettre autour de la table et de se dire : "on a une perspective qui est l'élection présidentielle de 2027, on la met de côté. Et pour les 18 mois qui sont devant nous, on se met autour de la table pour répondre aux défis de la France."
Myriam Encaoua : Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, souhaite 35 milliards d’euros d’économies. Vous la soutenez là-dessus ? Il faut déjà accepter que l'effort demandé par François Bayrou était bien trop important pour les groupes d'opposition.
Valérie Hayer : Là encore, ce sera l'objet de la négociation entre les membres du Parlement. Ce qui compte, c'est qu'on ait enfin un budget et de la stabilité politique pour le pays. Je pense qu'on a du mou, effectivement. Il y avait cet objectif de 44 milliards d'euros. L'important, c'est qu'on ait de la stabilité, qu'on trouve une solution pour ce budget et qu'on se dirige vers une trajectoire de réduction de nos dettes.
Myriam Encaoua : Qu’est-ce qu’ils disent de nous, vos collègues européens, après notamment la dégradation de la note de la France par l'agence Fitch ? Est-ce qu'en Europe, on dit de nous que les forces politiques n'arrivent pas à accepter le réel ?
Valérie Hayer : Nos partenaires européens sont très inquiets de la situation politique et budgétaire française. Ils nous disent : "pourquoi vous n'êtes pas capables de vous mettre autour de la table et de travailler ensemble dans l'intérêt du pays et dans l'intérêt de ce projet européen ?" Ce qui les inquiète, c'est évidemment la situation budgétaire, mais plus que ça, c'est l'incapacité en France à trouver des solutions politiques aujourd'hui. La France n'est pas une anomalie aujourd'hui en Europe. En Europe, il y a beaucoup de parlements qui sont éclatés. L'anomalie française, c'est l'incapacité des responsables politiques à se mettre autour de la table et à essayer de trouver des compromis. J'espère que la nouvelle situation permettra une nouvelle prise de conscience aux partis de gouvernement.
Myriam Encaoua : Qu'est-ce qui fait que vous y parvenez, enfin pas toujours, mais souvent au Parlement de Bruxelles ? C'est le mode de scrutin ?
Valérie Hayer : C'est le mode de scrutin et la culture. C'est un changement de posture. Il faut accepter, de dire et d'expliquer aux Français qu'il y a évidemment des différences entre les groupes politiques à l'Assemblée nationale. Et ces différences, elles s'expriment dans les débats, elles s'expriment au moment des élections. Mais dans le moment qui est le nôtre, il faut faire des compromis nécessairement.
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