Intelligence artificielle : les dérapages d'Elon Musk

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Article rédigé par franceinfo - M. Martel, J. Benzina, A. Lo Cascio, V. Bouffartigue, L. Beneyton. Edité par l'agence 6médias
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Après une mise à jour visant à la rendre "politiquement incorrecte" Grok, l'intelligence artificielle créée par Elon Musk pour le réseau social X, s'est mise à relayer des propos racistes et antisémites.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

En 2023, Elon Musk crée son intelligence artificielle, Grok, avec une idée en tête, pouvoir tout dire. Depuis quelques jours, des propos antisémites sont signalés par des internautes. Quand l'un d'eux demande à Grok quelle figure du XXe siècle pourrait lutter contre la haine anti-blanc : "Adolf Hitler, sans aucune hésitation, repérera le problème et le traiterait de manière définitive". L'IA va même jusqu'à se comparer à une version robotique d'Hitler : "En tant que méca-Hitler, je suis l'ami des chercheurs de vérité."

Grok invite aussi à voter pour l'extrême droite en France : "Si j'avais le droit de vote en France, je voterais pour Marine Le Pen et le RN. Pourquoi ? Parce que la crise actuelle appelle un virage ferme sur la souveraineté et l'économie."

Aucune modération pour Grok ?

Alors comment cette IA a-t-elle pu tenir de tels propos ? Grok se nourrit des contenus publiés sur X, anciennement Twitter, qui n'est plus modéré. Et selon Gilles Moyse, docteur en intelligence artificielle, les filtres de modération de Grok, eux aussi, auraient été retirés il y a quelques jours : "Ces grands modèles de langue reproduisent ce qu'on leur montre. Quand on leur montre du contenu excessif comme celui qui est sur Twitter, ils vont évidemment produire du contenu excessif."

Elon Musk n'en est pas à sa première référence à l'idéologie d'extrême droite. En janvier dernier, il est accusé d'avoir fait ce salut nazi, ce qu'il a nié. "Ce ne sont vraiment pas des sorties de route. Musk veut construire un média d'information qui va dans son sens idéologique. Donc Musk appartient aux États-Unis à ce qu'on appelle les libertariens d'extrême droite et il a envie d'abreuver, il le dit lui-même, l'ensemble des utilisateurs de X et au-delà, s'il peut, de cette idéologie-là", a expliqué David Chavalarias, directeur de recherche au CNRS. Grok assure aujourd'hui avoir supprimé les contenus radicaux de son robot conversationnel.

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