États-Unis : la communauté hispanique de Los Angeles sous pression
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Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les immigrés clandestins vivent dans la peur d'être expulsés des États-Unis. À Los Angeles, les hispaniques évitent même de faire leurs courses.
Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.
Une vidéo est devenue virale aux États-Unis. La scène se déroule à Ontario, en Californie, le 8 juillet dernier. Ces images montrent l'arrestation d'un homme par la police de l'immigration. Il est d'origine hondurienne, un migrant illégal dont le cas est loin d'être isolé. "Il était à l'extérieur d'une clinique et faisait son travail de paysagiste lorsqu'il a été abordé par un homme armé et masqué. Ce genre de choses se produit tous les jours dans le pays et cela nous inquiète beaucoup", a dénoncé Javier Hernandez, directeur de l'association Inland Coalitionfor Immigrant Justice.
Los Angeles, la plus grande ville de Californie, est désormais à majorité hispanique. Depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump en janvier dernier, la communauté redoute les arrestations et les expulsions promises par le président américain. Le quartier du Fashion District est habituellement très animé. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. José est commerçant, il n'avait jamais connu une telle atmosphère : "Ici, il y a beaucoup d'opérations menées par les agents de l'immigration. Cela crée de la peur dans notre communauté. Heureusement, pour le moment, nous pouvons continuer à ouvrir."
Perte de clients
Un quartier commercial qui permettait à beaucoup d'immigrés légaux de travailler et qui attirait des consommateurs qui, aujourd'hui, redoutent d'être pris pour cible. Conséquence : les affaires sont en berne. Manuel n'a jamais aussi peu vendu : "Ce qui génère de l'activité économique, ce sont les Hispaniques. Alors quand ils ne viennent pas, c'est la faillite. Les Américains et les autres communautés n'achètent pas. Ils viennent juste se promener, ils ne consomment pas les produits présentés ici."
Dans ces restaurants, très peu de clients pour les mêmes raisons. Naomi est propriétaire d'une enseigne. Ses ventes ont baissé de 80 %. Sans les livraisons à domicile, elle aurait abandonné son activité : "On se déplace beaucoup chez les gens. Ce sont nos voisins de quartier et ils ont peur de sortir. Certains sont obligés d'aller travailler, mais la plupart d'entre eux vivent au jour le jour." Depuis six mois, plus de 14 000 Mexicains qui travaillaient illégalement ont été expulsés.
Des centres d'accueil au Mexique
De l'autre côté de la frontière, beaucoup ont trouvé refuge dans des centres d'accueil à Tijuana (Mexique). Ils attendent de pouvoir revenir aux États-Unis. C'est le cas de Nemorio. Il était ouvrier en Californie, où il a vécu pendant 11 ans avec sa femme et sa fille. Mais il n'a pas eu d'autre choix que de quitter le pays : "Sans prévenir, les agents de police sont arrivés sur mon lieu de travail. Ils m'ont attaché les mains. Je ne pouvais rien faire. Je n'avais pas le droit de dire quoi que ce soit. J'étais sans défense et sans avocat." Des arrestations souvent arbitraires qui ont déclenché une vague de protestations il y a un mois à Los Angeles. Des manifestations violentes réprimées par la force. Donald Trump avait envoyé des milliers d'hommes de la Garde nationale afin de rétablir l'ordre dans la ville.
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