Congés payés : faut-il renoncer à la 5ème semaine pour gagner plus ?

Publié le 18/07/2025 08:34 Mis à jour le 18/07/2025 08:35

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franceinfo - M. Bouvier, K. Douti, R. Asencio, R. Mathé, A. Burlat, E. Jarlot - Édité par l’agence 6Médias

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Astrid Panosyan-Bouvet, ministre du Travail, a évoqué l'idée de "monétiser" la cinquième semaine de congés payés. Une piste qui divise travailleurs et syndicats.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Les salariés seraient-ils prêts à renoncer à une semaine de vacances pour gagner plus ? Dans une entreprise de reconditionnement de matériel électronique, l'idée divise. "Je pourrais être plus présent pour voir ma fille grandir. Je suis quasiment tout le temps au boulot. Donc, s'il y a un moment où je veux passer du temps avec elle, c'est sur les temps de congé", explique un salarié. Leur patron, lui, pourrait être séduit par plus de productivité, mais il craint des conséquences sur le long terme.

"C'est un miroir aux alouettes. On va gagner sur un terme court. Évidemment, les gens vont plus travailler, donc c'est bon pour les caisses de l'État. Cependant, ça va altérer leur santé mentale, parce que ce repos de 5 semaines qu'on a chaque année, les uns et les autres, est utile à la santé mentale. Ça permet de nous reposer, de penser à autre chose, de construire une vie équilibrée", estime Etienne Hirschauer, directeur général d'Ecodair.

"Ça fait partie du musée des horreurs"

Faire l'impasse sur une semaine de congé contre plus de salaire, concrètement, cela pourrait ressembler à ce qui existe déjà pour les RTT. La possibilité de s'en faire payer certaines, avec jusqu'à 25 % de majoration. Exemple : un Français qui gagne 2 000 euros par mois en se faisant payer cinq jours de congés toucherait jusqu'à 625 euros de plus, en partie exonérés d'impôts. Le syndicat patronal n'y voit que des avantages. "Le Medef est absolument pour une telle mesure qui va contribuer à augmenter la quantité de travail, donc qui va apporter plus de production, qui va donc apporter plus de prospérité au pays et plus de pouvoir d'achat pour les salariés", souligne Charles Znaty, porte-parole du Medef.

À l'inverse, la CFDT voit rouge et ne mâche pas ses mots. "Ça fait partie du musée des horreurs. C'est vraiment la question du pouvoir d'achat. Mais ce n'est pas aux salariés eux-mêmes de se payer un peu plus de marge de manœuvre pour boucler les fins de mois en rognant sur leur congés", considère Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT. Une proposition qui doit encore être discutée à la rentrée avec les partenaires sociaux.