Cinéma : "Je suis incroyablement fière de mon grand-père", Harriet Marin-Jones raconte l'histoire Edward Jones à travers le film "King of Kings"

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Article rédigé par franceinfo - Youssef Bouchicki - Édité par l'agence 6Médias
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La réalisatrice américano-espagnole Harriet Marin-Jones vient parler de "King of Kings, à la poursuite d'Edward Jones", qui raconte l'histoire de son grand-père, effacé des livres d'histoire, alors qu'il était noir et était devenu riche dans les années 30 aux États-Unis.

Ce texte correspond à la retranscription d'une partie de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.

Youssef Bouchicki : Qui était votre grand-père ?

Harriet Marin-Jones : Mon grand-père était un descendant d'esclave qui a fui le Mississippi après avoir été menacé par le Ku Klux Klan. Il va monter à Chicago, et en quelques années, dans les années 30-40, il va devenir l'un des noirs les plus puissants et les plus riches des États-Unis grâce à un jeu illégal. Et ce jeu illégal, on le connaît aujourd'hui sous le nom du loto. Mais durant cette période de la ségrégation, sa réussite et le soutien sans faille qu'il avait dans sa communauté en ont dérangé plus d'un.

Son histoire, vous la connaissez depuis toujours ou vous l'avez découverte tard ?

Je l'ai découverte très très tard, parce qu'il y a toujours eu un mystère autour de mon grand-père. Je l'ai apprise seulement à 17 ans quand je suis partie vivre à Chicago. C'est le juge que l'on voit dans le film, qui était étudiant, qui est venu me chercher. Il me demande si je suis de la famille d'Edward Jones, et c'est lui qui va me raconter mon histoire, parce que ma mère ne nous avait rien dit. J'apprends qu'il est allé en prison, qu'il a été kidnappé, une histoire folle.

"Il y a quelque chose d'un peu névrotique"

Pourquoi votre famille l'a effacé ?

Je suis incroyablement fière de mon grand-père, mais je pense que pour ma mère, c'était très compliqué. Pour les personnes de cette génération, le fait qu'il ait une activité illégale était quelque chose qui était inacceptable. C'est en plus une période où on ne parlait pas beaucoup aux enfants. Ma mère a eu un sentiment de honte que mon grand-père était aussi riche, et que sa richesse venait pendant une période où on était en pleine dépression, où sa fortune venait de ce jeu illégal qui était opéré par les noirs, pour les noirs. Il y a quelque chose d'un peu névrotique là-dedans, mais de très intéressant.

Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.

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