Incendies : les feux dans le sud de la France ont brûlé minimum "10 000 hectares" selon le lieutenant-colonel Éric Agrinier

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Article rédigé par franceinfo - Édité par l'agence 6medias
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Ces derniers jours, des feux se sont déclarés dans plusieurs départements du sud de la France. Invité du 11h/13h, le lieutenant-colonel Éric Agrinier s’exprime sur la situation globale des incendies. Il appelle les maires à bien réfléchir à la tenue des feux d’artifice du 14 Juillet.

Ce texte correspond à la retranscription de l'interview ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour regarder l'entretien en intégralité.

Lucie Chaumette : On a vu plusieurs incendies, plusieurs feux cette semaine se déclarer, dont certains très importants. Est-ce qu'on a une idée du bilan d'hectares qui ont été brûlés ?

Lieutenant-colonel Éric Agrinier : C'est un peu complexe d'avoir un bilan puisqu’évidemment ça évolue tous les jours. En tout cas ce qu'on peut constater c'est que si on fait une rapide addition notamment des départements du sud de la France qui ont été majoritairement touchés sur cette première semaine de juillet, et même ça avait commencé fin juin, on est à plus de 3000 hectares dans l'Aude, plus de 2 000 dans l'Hérault, au moins autant dans les Bouches-du-Rhône, plus de 1 000 dans le département du Gard. Les Pyrénnées Orientales ont également été touchées. Une rapide addition permet de dépasser, sans aucun problème, les 10 000 hectares.

Ça signifie que c'est déjà une situation critique quand on dépasse en si peu de temps cette quantité de surface brûlée ?

Oui, c'est une situation qui est préoccupante, mais on l'a dit déjà depuis plusieurs jours. On sait pertinemment que l'épisode caniculaire qui a frappé là aussi, essentiellement le Sud, mais aussi toutes les autres parties du territoire français, ont provoqué une réaction extrêmement rapide de la végétation d'une manière assez générale, et notamment la végétation dite basse, la première strate qui est susceptible de s'enflammer à la moindre étincelle. Cela génère un risque extrêmement présent. Dès lors qu'on rencontre des épisodes de vent, sur plusieurs jours comme ça a été le cas en début de cette semaine, évidemment toutes les conditions sont réunies pour que les feux non seulement puissent démarrer, mais se développent extrêmement rapidement. Comme ça a été le cas notamment dans l'Aude, dans l'Hérault mais aussi comme on l'a vu aux portes de Marseille, dans les Bouches d'Europe.

Lundi prochain, c'est le 14 juillet. Il y a souvent le 13 ou le 14 juillet des feux d'artifice pour la fête nationale française. Certaines communes ont déjà décidé d'annuler au vu du contexte ces feux d'artifice. Est-ce qu'aujourd'hui, vous, sapeurs-pompiers, vous appelez les communes à peut-être réfléchir justement à l'annulation de ces festivités parce que ça peut représenter un risque de départ d'incendie ?

C'est une évidence. On ne peut pas d'un côté, tous les acteurs de la prévention et de la lutte, être présents notamment sur les médias pour rappeler les règles de bon comportement, dire à tous nos concitoyens que les conditions sont justement réunies pour que la forêt s'embrase à la moindre étincelle, et faire en sorte que des feux d'artifice puissent être tirés ici et là dans les départements.

Après, il appartient bien entendu à chaque maire de décider s'il prend la responsabilité de faire cela. Je pense que les préfets, notamment dans le sud de la France, où le risque est le plus élevé, peut-être donneront eux aussi des orientations visant à annuler, mais évidemment que le risque est très important lors d'un tir de feu d'artifice.

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