: Vidéo Procès de Joël Le Scouarnec : "Comment j'aurais pu me douter qu'il y avait un pervers à la maison ?" affirme son ex-femme dans un entretien exclusif

L'ancienne épouse de Joël Le Scouarnec a-t-elle pu ne rien voir, ne rien savoir des agissements de son conjoint ? A l'heure du procès de l'ancien chirurgien pour viols et agressions sexuelles aggravés sur 299 patients, son ex-femme a pris la parole pour la première fois à la télévision, jeudi 6 mars, face aux caméras de France 2.

Si elle dit être aujourd'hui convaincue de la culpabilité de son ex-époux, elle continue d'assurer qu'elle ignorait tout de ses agissements : "Il n'y a rien, rien, rien, qui m'a donné à penser qu'il pouvait avoir une attirance pour les enfants. (...) On avait une famille heureuse. Comment j'aurais pu me douter qu'il y avait un pervers à la maison ?"

Regrette-t-elle aujourd'hui ? "On ne peut pas regretter ce qu'on n'a pas vu", confie l'ancienne épouse de Joël Le Scouarnec, qui reconnaît néanmoins auprès de France 2 avoir eu une interrogation en présence d'enfants d'amis à leur domicile. "J'ai vu dans l'escalier mon ex-mari qui regardait ces deux petits avec un regard que je ne lui connaissais pas. Je lui ai demandé 'Pourquoi tu les regardes comme ça, tu as un problème avec les enfants ?'"

Joël Le Scouarnec a été inquiété par la justice dès 2004. Dans le cadre d'une enquête pour détention de contenu pédopornographique, à la suite d'un signalement du FBI, une perquisition avait alors eu lieu au domicile des Le Scouarnec. Son épouse raconte : "Je me souviens très bien. Mon fils m'a appelée pour me dire qu'il y avait des gendarmes devant la maison. Je les ai laissés faire" leur travail. A-t-elle interrogé son conjoint sur les raisons de cette enquête ? "Il m'a dit que c'était faux. Je l'ai cru." Elle assure par ailleurs n'avoir jamais rien su de la condamnation de l'ancien chirurgien en 2005, à quatre mois de prison avec sursis, dans cette affaire, parce que le couple s'était séparé.  

"J'ai trahi votre confiance"

Interrogée sur la phrase "Elle sait que je suis pédophile" qu'ont repérée les enquêteurs dans des écrits de 1997 consignés dans les carnets de l'ex-chirurgien, elle affirme n'avoir "pas de réponse" : "Je ne sais pas. C'est peut-être sa conscience. Il ne sait pas lui-même."

Les deux anciens époux sont toujours en contact. Ils ont échangé par téléphone le 20 février, quatre jours avant le début du procès. "J'étais tellement imprégné de cette perversion, pour moi c'était une espèce d'emprise. (...) J'ai trahi votre confiance, c'est évident (...)", déclare l'ancien chirurgien lors de cette conversation que France 2 a pu écouter. "Est-ce qu'à un moment donné tu as pensé que tu mettais ta famille en danger ?" lui demande ensuite son ex-femme. "Je te l'avoue, j'en ai très honte, mais ça ne comptait pas", répond Joël Le Scouarnec.

Concernant le procès, qui se déroule à Vannes (Morbihan) depuis le 24 février et qui doit se poursuivre jusqu'à juin, l'ancienne conjointe du médecin espère qu'il permettra de le condamner à une peine à la hauteur des faits qui lui sont reprochés. "Et surtout qu'il ne sorte jamais de prison", lance-t-elle. Joël Le Scouarnec risque vingt ans de réclusion criminelle.