Tempête de grêle : voitures, toitures, quand la facture s'alourdit
Les tempêtes de grêle sont et seront à l’avenir de plus en plus fréquentes, avec des grêlons qui détruisent les voitures et les toitures des maisons. Les coûts des réparations explosent, mais êtes-vous couverts par les assurances ?
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.
Céline Leclerc se souviendra encore longtemps de la nuit du 13 juin. Dans l’Orne, ce jour-là, des grêlons gros comme des balles de golf s’abattent sur son toit et ses fenêtres. La tempête se déchaîne. "J’étais toute seule à la maison et je me suis vraiment sentie vulnérable. Vraiment, c’était impressionnant", se rappelle-t-elle. Aujourd’hui, ses volets complètement cabossés doivent être remplacés. Sa façade est criblée de trous. "Ma crainte, c’est qu’il y ait des infiltrations et que ça s’accumule. Parce qu’on est quand même dans un pays où il y a beaucoup d’eau. Et puis le gel qui va arriver et tous ces phénomènes-là me font craindre que le ravalement risque de s’effriter", confie-t-elle. Le coût des dommages, 11 000 euros, est presque intégralement pris en charge par son assurance.
Quel remboursement ?
Mais ce n’est pas le cas pour tout le monde. Frappé par la même tempête, à quelques kilomètres de là, un agriculteur, lui, est loin de voir tous ses dégâts couverts. Ses toits ont été transpercés par les grêlons, ses machines se retrouvent sous l’eau. Pour tout remettre en état, la facture grimpe à 30 000 euros. Mais comme les bâtiments sont anciens, l’assurance ne lui en remboursera que la moitié. "Ça représente une surface de 150 mètres carrés. C’est un local qui abritait la partie atelier et stockage du lait. Une fois qu’on est arrivé à se poser et qu’on relate un peu les faits, c’est quand même assez dur à encaisser", indique Cyprien Hervieu, éleveur laitier AOP. Mais ce n’est pas tout. L’éleveur laitier a perdu bien plus. Sa récolte de blé a été entièrement ravagée, jusqu’à 50 000 euros de dégâts non remboursés parce qu’il n’était pas assuré pour la grêle. "On pensait ne jamais être touchés par la grêle", note-t-il.
Les coûts peuvent même atteindre des sommets pour les communes. La ville de Plaisir (Yvelines), en Île-de-France, a été touchée par la grêle le 3 mai dernier. Les terrains de tennis aux toits percés se sont retrouvés inondés. Mauvaise surprise pour la ville. Les parties du toit, ni en métal ni en zinc, ne sont pas couvertes, malgré un contrat d’assurance de 130 000 euros par an. Impossible aussi de faire reconnaître le régime de catastrophe naturelle, financé par la solidarité nationale : la grêle en est exclue. "C’est complètement à notre charge, donc 200 000 euros, c’est quelque chose d’important, surtout quand ce n’est pas prévu au budget, c’est un vrai sujet, mais il fallait le faire", regrette Joséphine Kollmannsberger, maire (LR) de Plaisir.
Et pour l’avenir ?
Les dommages ne cessent d’augmenter depuis quelques années. Une situation qui risque encore d’empirer. De 67 jours de grêle par an aujourd’hui, la France passerait à 92 d’ici 2050. Alors, ce risque pourra-t-il encore être assuré à l’avenir ? Les assureurs se veulent optimistes.
Après le déluge en Île-de-France au printemps dernier, Allianz a installé trois usines de débosselage des voitures avec un portique pour identifier vite et précisément chaque impact de grêle, et des artisans spécialisés capables d’effectuer des réparations très rapides. Les usines éphémères doivent permettre d’optimiser les coûts, seul moyen de limiter la hausse des tarifs. "Je ne dis pas que les tarifs ne vont pas encore augmenter. Nous, notre enjeu, c’est bien de nous assurer de réparer vite et au meilleur coût les véhicules", déclare Sylvain Lagasse, Directeur des prestations indemnisation automobile chez Allianz France.
Ce sera bien le cas selon un cabinet spécialisé. Avec la multiplication des intempéries, les primes d’assurance automobile et habitation devraient augmenter jusqu’à 8 % l’an prochain.
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