Pesticides : une étude montre que les personnes qui vivent à proximité des vignes y sont plus exposées

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Article rédigé par France 2 - S. Ricottier, L. Baqué, N. Poitevin, M. Gracia, D. Sébastien, L. Wolber, S. Dauba, M. Somm, V. Heitz, C. de Chassey - Édité par l'agence 6Médias
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Une grande étude publiée lundi 15 septembre montre que les personnes qui vivent à proximité des vignes sont plus exposées aux pesticides. Il y a beaucoup plus de substances chimiques retrouvées dans les cheveux, mais aussi dans les maisons des riverains.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder dans son intégralité.

"Au niveau de la vigne, on voit qu'on est à quasiment moins de 10 mètres des habitations", constatent deux riverains au cœur du vignoble du Languedoc. Les riverains des vignes, comme eux, sont plus exposés aux pesticides, selon une étude qui vient de paraître lundi 15 septembre. Et cela ne les surprend pas. Ils ont récemment filmé leurs voisins vignerons, en train d'épandre des produits phytosanitaires sous leurs fenêtres. Contacté, le propriétaire des vignes n'a pas souhaité répondre.

L'étude, inédite par son ampleur, concerne 2 700 personnes dans six régions viticoles et 56 substances recherchées. Les résultats sont préoccupants : 15 à 45 % de pesticides ont été retrouvés en plus dans les urines de ceux qui habitent au plus près des vignes, jusqu'à 1 000 % en plus sur les poussières prélevées dans leur logement. "Les enfants ont tendance à accumuler des poussières sur leurs mains et, en portant ces mains à la bouche, vont être exposés aux substances qui sont contenues dans les sols", explique Sébastien Benys, directeur santé environnement travail de Santé Publique France.

Des risques pour la santé

Insecticides, herbicides, fongicides, les produits sont souvent nocifs, même si l'étude n'aborde pas leurs effets sur la santé des riverains. Les viticulteurs, eux, se défendent de mettre en danger la population. "On n'a rien à se reprocher. On utilise des produits qui ont été homologués par l'ANSES [Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail]. L'ANSES a délivré une autorisation de mise en marché pour les pesticides", affirme Christian Kohser, viticulteur à Wangen (Bas-Rhin) et vice-président de l’Association des viticulteurs d’Alsace.

Mais pour les médecins, c'est l'effet cumulé de ces différents pesticides qui les rend dangereux. "On ne sait pas a priori à quelle pathologie va aboutir le cocktail de pesticides que l'on a", indique le Dr Joël Spiroux de Vendômois, médecin-chercheur en santé environnementale. Les auteurs de l'étude appellent à limiter l'usage des pesticides au strict nécessaire.

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