Jacques-Louis David : un peintre ambitieux et très politique

Publié le 15/10/2025 23:23

Temps de lecture : 2min - vidéo : 2min

France 2

France Télévisions

Il était le grand peintre de la Révolution et de Napoléon. C'est lui qui a peint le célèbre sacre de l'empereur à Notre-Dame, un artiste ambitieux et très politique. Le peintre David entre en majesté au Louvre. Une exposition monumentale lui est consacrée.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.

Convoi exceptionnel dans les coulisses du Louvre. Sur un chevalet, ce n'est pas un simple tableau, c'est un morceau d'histoire. Pas moins d'une dizaine de personnes sont mobilisées pour manipuler La Mort de Marat, toile emblématique de Jacques-Louis David. Une peinture iconique, mais surtout une leçon de communication politique.

Parcourir les œuvres de David, c'est comme feuilleter un livre d'histoire. Mais pas question d'être un simple témoin, car derrière le peintre se cache un redoutable homme politique, un député. Lorsque son ami Marat est assassiné, il s'inspire d'œuvres religieuses et transforme le personnage controversé en martyr de la Révolution. "David ne cherche pas à transcrire la réalité du meurtre. Il n'y a pas la meurtrière, il n'y a pas Charlotte Corday. Mais ce qu'il cherche à faire, c'est transformer Marat en une sorte de saint laïque. Donc il y a un message derrière ce tableau", explique Sébastien Allard, directeur du département des Peintures au musée du Louvre. De cette toile, son atelier fera d'ailleurs plusieurs copies, mais aussi des gravures, des tapisseries, des images de propagande diffusées dans toute la France.

Des œuvres qui ont marqué l’histoire

Après la Révolution, David tombe sous le charme d'un jeune général, un certain Napoléon Bonaparte. Pour en faire la promotion, il ne se contente pas de peindre l'histoire, parfois il la réécrit. La traversée des Alpes devient une épopée flamboyante. En réalité, c'est une rude ascension à dos de mulets. Dans le Sacre, l'empereur semble être béni par le pape. Dans les faits, il n'a pas levé le petit doigt. La mère de Napoléon apparaît aussi dans l'Assemblée. En fait, elle n'était même pas là. Des images qui vont pourtant durablement marquer l'histoire. "Les images de David sont tellement fortes qu'elles ont eu une vie après leur propre vie, comme on le voit avec Napoléon dans son cabinet de travail. C'est une image qui, ensuite, servira de modèle ou d'inspiration à beaucoup de photos des présidents de la République", poursuit Sébastien Allard.

David a su créer des images qui, encore aujourd'hui, peuplent notre imaginaire et nos manuels scolaires. C'est toujours à travers ses yeux que nous regardons cette période de l'histoire.