Inondations : un an après, quels stigmates dans la vallée du Gier ?
Dans la vallée du Gier, à Givors (Rhône), il y a un an, la rivière était totalement sortie de son lit, les centres commerciaux avaient été inondés, et des torrents de boue avaient tout emporté sur leur passage. Les équipes de France Télévisions y sont retournées.
Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.
Dans plusieurs communes de la région, des inondations dantesques et des cours d'eau qui, partout, débordent. Ce jour-là, les pompiers sont appelés pour des centaines de sauvetages, parfois in extremis par les airs. Il n'y a pas de victimes, mais les dégâts matériels sont considérables. À Givors (Rhône), c'est toute la zone commerciale qui a été submergée.
Un traumatisme pour certains
Clients et employés ont été piégés pendant de longues heures. À l'image de Stéphane Khettal, qui a vu les portes de son magasin céder sous la force du courant. "On a vraiment une vague de 50-60 cm qui commence à tout balayer dans le magasin. Et on se retrouve avec 80 cm d'eau dans le magasin", témoigne-t-il. Réfugié en hauteur dans une mezzanine avec ses collègues, il est resté bloqué pendant 9 heures avant d'être évacué d'abord à pied, puis en bateau. Son magasin, lui, n'a pu rouvrir que cet été après huit mois de travaux et de chômage technique. "Nous ne vendons que de l'occasion. Donc quand vous n'avez plus de stock, vous ne pouvez plus vendre. Et ce n'est pas un stock que vous pouvez acheter chez un fournisseur, dans un grossiste. Ce sont nos clients qui fournissent notre magasin", indique Stéphane Khettal, directeur de magasin.
À l'époque, la crue a aussi paralysé l'autoroute, noyé des véhicules. L'angoisse pendant et après la catastrophe avec la gestion des assurances des machines d’un boulanger qui, encore aujourd'hui, souffrent de l'humidité. Pour l'avenir, Thomas Vidal espère des travaux. Mais depuis un an, à Givors, ils n'ont pas encore débuté. "Si on n'arrive pas à sécuriser la zone correctement, les fonds de commerce ont perdu de la valeur", partage le propriétaire d’une boulangerie.
Des travaux d’aménagement
À 10 km en amont, à Rive-de-Gier (Loire), là encore, la crue de la rivière a eu des conséquences désastreuses, un traumatisme pour les habitants comme Serge Fuentes, que les équipes de France Télévisions avaient rencontré au lendemain des inondations. Aujourd'hui, son appartement en rez-de-chaussée reste inhabitable, en raison d'un taux d'humidité de 100 %. Hébergé chez ses filles, Serge Fuentes espère beaucoup du fonds Barnier qui rachète les biens exposés à un risque naturel majeur, risque qu'il craint désormais à chaque orage.
Quatre inondations destructrices en moins de 30 ans, c'est tout l'aménagement du centre-ville de Rive-de-Gier qu'il faut revoir, selon le maire. "La rivière est complètement canalisée, endiguée. Ce n'est plus une rivière, c'est une canalisation finalement", constate l’édile. Une canalisation qui ne suffit plus. L'idée serait donc de tout découvrir et d'exproprier des bâtiments entiers. Des études sont en cours. "Combien de maisons, combien d'habitations, combien de commerces doivent être déplacés, déconstruits, démolis si on le décide ? Une vingtaine d'années de travaux dans notre centre-ville, donc c'est considérable", assure Vincent Bony, maire (PCF) de Rive-de-Gier (Loire). Budget estimé entre 150 et 200 millions d'euros pour éviter peut-être d'autres dégâts coûteux eux aussi et qui s'accumulent d'année en année.
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