Gouvernement Lecornu II : des partis au bord de la crise de nerfs après le rejet de la censure

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Article rédigé par France 2 - A. Mezmorian, M. Gensse, J. Assouly, T. Curtet, M. Audouit, C. Gantzer, A. Pacary, M. Dana, A. Gneouchev, F. Simoes, M. Le Rue - Édité par l'agence 6Medias
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Jeudi 16 octobre, les motions de censure initiées par le RN et LFI ont été rejetées. Un vote qui a laissé des traces dans tous les partis politiques et qui a fait exploser les alliances.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité. 

Sébastien Lecornu s'est offert un répit à 18 voix près, jeudi 16 octobre, celles des votes des frondeurs du PS et de LR. Deux partis où censure rime avec fracture.

LR sort en miettes de la séquence. Un sénateur accuse les députés qui n'ont pas censuré de compromission. "Les Français attendent des élus courageux, pas des carriéristes. Ils n'oublieront pas ceux qui ont préféré leur siège à leurs électeurs", indique-t-il. La ligne "ne pas censurer" était clairement édictée par Laurent Wauquiez. Trois députés s'en sont affranchis : Alexandra Martin, qui a voté les deux motions, et deux autres députés qui ont voté celles du RN. Les soutiens de Bruno Retailleau, eux, sont farouchement opposés aux concessions du Premier ministre à la gauche. "Le parti n'est pas tenu. On zigzague. Notre ligne est incompréhensible", concède un député LR.

Le PS est lui aussi sans dessus dessous. Sept frondeurs et un reproche : celui d'avoir cherché la stabilité à tout prix. Une députée PS confesse : "C'est sûr qu'on s'est vendu à pas cher. Le budget est dégueulasse." Car la question de la mise en œuvre de la suspension de la réforme des retraites reste entière. Elle passera par un amendement au PLFSS, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Ce qui supposerait que les socialistes votent l'ensemble du texte. Trahison pour LFI. Le PS temporise. "Nous aurons à chaque stade la capacité de voter la censure si les engagements ne sont pas tenus", dit un cadre du parti.

Un bloc central fissuré

Quant aux macronistes, ils mangent leur chapeau. Adieu leur totem, leur emblème : la réforme des retraites. Ils tentent de faire bonne figure. "Celles et ceux qui sont aujourd'hui de notre famille politique au sein du gouvernement ont défendu cette réforme des retraites. J'imagine que ce n'est pas évident pour eux. Maintenant, ce que je dis assez simplement à l'Assemblée nationale, en siégeant, c'est qu'il n'est pas question pour nous de nous renier", déclare Prisca Thevenot, députée Ensemble pour la République des Hauts-de-Seine.

En privé, le pronostic est bien plus sombre. "Sébastien Lecornu s'est acheté deux mois de tranquillité, tout au plus", assène un député du Bloc central. Jeudi 16 octobre au soir, Emmanuel Macron a reçu à l'Élysée ces principales figures pour parler retraite, pour leur expliquer son choix de renoncer à la réforme qu'ils avaient portée.

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