Changement climatique : les Alpes se sont transformées au fil des années

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Article rédigé par France 2 - N. Poitevin, M. Ravier, J. Heins, J.-P. Rivalain, P. Bellussi. Édité par l'agence 6Medias
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Les chutes de pierres se multiplient dans les Alpes. Selon de nombreux experts, c'est le dérèglement climatique qui fragilise les parois jusqu'à changer le visage des montagnes.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

C’est une montagne chère à son cœur. Et Sylvain Coutterand, glaciologue et géomorphologue, la voit se transformer, année après année. Le massif des Bossons, au Mont Blanc, presque méconnaissable, dans l'épais manteau blanc qu'il revêtait autrefois, a fondu aujourd'hui. "En 1980-1985, la langue du glacier des Bossons descendait jusqu'à la base des torrents, sur un grand plat. Et depuis 1984, le glacier a perdu 1,2 km pratiquement. Et ça s'est encore accéléré ces trois dernières années", assure Sylvain Coutterand.

Un crève-cœur pour cet enfant de la vallée, forcé de constater les effets du changement climatique. "On peut parier que dans les dix prochaines années, le glacier sera complètement coupé en deux, on aura deux petits bouts de langue de chaque côté et c'est ça l'évolution malheureusement", regrette-t-il.

Des accidents amenés à se multiplier

Sur des images satellites, on peut voir le massif en 1952. La surface de glace s’est réduite aujourd'hui. Partout, la montagne se réchauffe et l'éboulement près de Chamonix (Haute-Savoie), qui a causé la mort de deux personnes, en est la conséquence. La sécheresse prolongée a fait gonfler la roche. La nuit, la température plus fraîche a créé des fissures. Il a suffi d'une pluie pour que l'eau pénètre dans la pierre et la fragilise, provoquant sa chute.

Dans les années à venir, il va falloir s'adapter. "L'enjeu pour les prochaines années, pour les prochaines décennies, ça va être de réadapter les ouvrages de protection aux nouvelles normes climatiques et hydrologiques. Ça va être, par exemple, augmenter la hauteur des digues", indique Martin Ménégoz, chercheur à l’Institut des Géosciences de l’Environnement. Car ces phénomènes extrêmes tendent à se multiplier. Comme en Isère l'an passé, une partie du hameau de La Bérarde avait été ensevelie par une gigantesque coulée de boue. En Suisse, cette année, la roche s'est effondrée sur un glacier qui s'est réchauffé, faisant un mort et tout un hameau sous les eaux.

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