Vacances : ils font revivre l'emblématique et nostalgique Nationale 7

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Article rédigé par France 2 - E. Théobald, M. Malé, I. Pecquet - Édité par l'agence 6Medias
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Charles Trenet l’a célébrée, mais que reste-t-il de la célèbre Nationale 7 ? Pendant des décennies, elle aura symbolisé l’évasion vers le sud, la joie des congés payés sur la route des vacances… Avec ses bouchons, ses restaurants et ses publicités en lettres colorées.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


Bien avant l'autoroute du Soleil, il y avait la Nationale 7 de Paris à Menton (Alpes-Maritimes), pour 996 km de distance. Beaucoup d'automobilistes l'ont délaissée, mais certains lui trouvent toujours un charme unique. "La Nationale 7, c'est la route du Soleil, c'est la route des vacances. Dès qu'on évoque le nom Nationale 7, on a déjà tout un univers qui s'ouvre. Le soleil, les vacances, les platanes, la route", explique Thierry Dubois, dessinateur et passionné de cet axe légendaire.

C'est entre Valence et Montélimar, dans le département de la Drôme, et dans sa DS de 1967 que Thierry Dubois nous fait découvrir les vestiges de cette route mythique. "J'ai la chance de rouler dans une vieille voiture, donc on a quand même l'impression de remonter le temps, de rouler comme à l'époque", livre-t-il.

Une route particulièrement symbolique

Dès la fin des années 1950, c'est la route des grandes vacances. Les Français viennent d'obtenir une troisième semaine de congés payés. Ils partent en direction de la Côte d'Azur, avec juste le nécessaire, et s'arrêtent pour faire le plein à Étoile-sur-Rhône, chez les Ducol, où rien n'a vraiment changé depuis 1955. Claude Ducol entretient précieusement la station-service de ses parents. Il y a deux ans, des travaux de restauration ont redonné au bâtiment ses couleurs d'antan. À l'intérieur, une émouvante collection d'objets et de souvenirs rassemblés par la famille Ducol.

"Ce sont trois becs de distributeur d'huile avec différentes sortes d'huile pour faire la pointe des véhicules quand il y avait un manque d'huile dans les véhicules. C'était un objet qui aurait dû partir à la déchetterie et que j'ai refait, et ça m'a passionné de le refaire", confie Claude Ducol, héritier et gérant de la station-service, en décrivant un des objets de la collection familiale.

Des trésors préservés

À sa façon, Thierry Dubois a lui-même contribué à la préservation d'un petit trésor de la Nationale 7. C'est un peu grâce à lui que la petite ville de Loriol-sur-Drôme a pu sauver un patrimoine unique : une série de fresques publicitaires vieilles parfois de 70 ans. La municipalité s'est basée sur d'anciennes photos de Thierry Dubois, prises dans les années 90, pour retrouver les couleurs d'origine qui étaient en train de s'effacer.

"Le canard sauvage, c'était une marque de nougat qui était installée à Loriol et qui faisait vivre bon nombre de ses habitants. On avait des photos, et notamment celles de Thierry, dont on est allé en emprunter un peu pour retrouver les couleurs. Je trouve que c'est bien de conserver un peu ce patrimoine. Moi, j'appelle ça du patrimoine ordinaire", explique Catherine Jacquot, maire adjointe de Loriol-sur-Drôme.

"Descendre vers le bonheur"

Thierry Dubois fait des photos mais il a surtout un joli coup de crayon. "Je raconte qu'on descend vers le sud. Il y a une chanson de Charles Aznavour que j'aime beaucoup : c'est "Emmenez-moi", où il y a une phrase qui dit tout. Elle dit : "La misère est plus facile à vivre au soleil." Et donc, descendre la Nationale 7, c'est toujours descendre vers le bonheur", raconte-t-il, crayon en main.

Dernier arrêt sur la route du bonheur en compagnie de Thierry Dubois à Montélimar, dans un musée dont il a créé les décors. Parmi les souvenirs de la Nationale 7, un étonnant camion à nougat. "C'est ma voiture préférée. Ça raconte l'histoire de la nation sèche à Montélimar", explique le créateur du musée, Guy Spaccialbelli. Alors certes, il reste encore quelques kilomètres avant de retrouver la Côte d'Azur. Mais promis, la route en vaut le détour.

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