Buisson, Squarcini... : Nicolas Sarkozy, "c'est sa faiblesse et sa force d'être dans toutes ces difficultés"
Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof, a estimé sur franceinfo que "faire la Une, c'est une force et une faiblesse pour Nicolas Sarkozy". Il explique qu'il "tente une figure difficile", celle du "retour en politique... mais sans traversée du désert".
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Semaine difficile pour Nicolas Sarkozy à moins de deux mois de la primaire de la droite et du centre. Il doit faire face à la publication du livre à charge de Patrick Buisson, son ancien conseiller, et à la mise en examen de l'un de ses proches, Bernard Squarcini, l'ex-patron du renseignement intérieur. L’ancien chef de l’Etat a affirmé mercredi 28 septembre lors d’un meeting qu'il ne se laisserait "pas impressionner par la moindre manoeuvre, aussi grossière soit-elle". Bruno Cautrès, chercheur au Cevipof, le Centre de recherches politiques de Sciences Po, a estimé jeudi 29 septembre sur franceinfo que Nicolas Sarkozy "souffre de cet empilement de difficultés, de soucis depuis un moment" mais que "c'est sa faiblesse et sa force d'être dans toutes ces difficultés."
franceinfo : Nicolas Sarkozy souffre-t-il des affaires qui l'entourent ces derniers temps ?
Bruno Cautrès : C'est sûr qu'il souffre de cet empilement de difficultés, de soucis depuis un moment. On est dans un moment essentiel. Beaucoup d'enquêtes d'opinion ont montré que depuis le mois de mai il y avait une dynamique en faveur de Nicolas Sarkozy. On est encore dans ce moment où l'écart entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy peut évoluer, les choses ne sont pas totalement figées. Mais il est clair que sans arrêt faire la Une de l'actu avec ces affaires judiciaires, avec ces témoignages qui s'accumulent de ses anciens collaborateurs, avec toujours la question du financement libyen de sa campagne de 2007, c'est sûr ça vient briser l'élan de la publication de son livre et des enquêtes qui montraient qu'il se rapprochait d'Alain Juppé.
Est-ce que ces affaires ont un impact sur le coeur de son électorat à droite ?
Pour lui, l'enjeu essentiel c'est impérativement d'avoir le soutien indéfectible des sympathisants républicains. Le Cevipof réalise une grande enquête auprès de 20.000 électeurs français, on voit que Nicolas Sarkozy continue, dans ce coeur de cible, d'être plus soutenu qu'Alain Juppé. Faire la Une, c'est une force et une faiblesse pour Nicolas Sarkozy. Aujourd'hui il a fait une croix sur les électeurs centristes. Il sait qu'ils ne vont pas se déplacer à la primaire en nombre, qu'il les a perdus définitivement, donc il martèle sur son coeur de cible et il est cohérent dans cette stratégie.
Nicolas Sarkozy se présente souvent comme quelqu'un de persécuté, il dénonce des manoeuvres, c'est sa stratégie ?
Oui c'est la stratégie de quelqu'un qui est en difficulté, qui se sent même assiégé par les difficultés. Ce qui a changé c'est qu'il est en position de challenger. Il n'est pas le candidat entre guillemets favori du système, des analystes, des médias et il en joue. Il s'installe dans la figure de celui qui est à la fois courageux, qui tient bon contre l'adversité, contre les difficultés. Il continue d'être en cohérence avec sa stratégie de vouloir incarner celui qui a le courage de ses idées, celui qui se relève, celui que l'on n'arrive pas à abattre. C'est sa faiblesse et sa force d'être dans toutes ces difficultés. Il tente une figure difficile, c'est le retour en politique... mais sans traversée du désert. Il lui manque ce ressort qui est le cas de figure d'Alain Juppé. Il manque peut-être à Nicolas Sarkozy ce temps pour s'être reconstruit et avoir offert aux Français une autre image de lui-même.
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