Rapport sur les Frères musulmans : "En n'ouvrant pas de classes d'arabe, on ouvre des places dans les mosquées", regrette l'essayiste Hakim El Karoui

L'essayiste suggère de ne pas passer par l'interdiction mais plutôt par la déconstruction des discours identitaires.

Article rédigé par franceinfo
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Hakim El Karoui en août 2020.  (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)
Hakim El Karoui en août 2020.  (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"On dénonce [les Frères musulmans], on fait peur, mais derrière le culte n'est pas structuré, il n'y a pas de financement, pas de contre-discours sur les réseaux sociaux", déplore, mercredi 21 mai, sur franceinfo l'essayiste Hakim El Karoui, en réaction au rapport remis au gouvernement sur l'influence des Frères musulmans. Si Hakim El Karoui, auteur de L’islam, une religion française (éd. Gallimard, janvier 2018), soutient l'idée de lutter contre l'islam conservateur véhiculé par les Frères musulmans, il suggère de ne pas passer par l'interdiction mais plutôt par la déconstruction des discours identitaires.

"En n'ouvrant pas de classes d'arabe [à l'école], on ouvre des places dans les mosquées", avance le normalien qui déplore que l'enseignement de l'arabe soit devenu "le produit d'appel des mosquées les moins libérales". Le fondateur du cabinet de conseil Volentia y voit une façon de lutter contre la promotion d'un islam identitaire. Une "religion de consommation, dit-il, sans culture, sans histoire avec une tradition complètement réinventée" et véhiculée par des influenceurs de plus en plus suivis sur les réseaux sociaux.

Sur la proposition de Gabriel Attal, d'interdire le port du voile pour les jeunes femmes de moins de 15 ans, Hakim El Karoui évoque une mesure de dissimulation, par ailleurs incompatible, selon lui, avec les libertés individuelles. "Je ne pense pas qu'il faille effacer le problème, mais le résoudre", pointe-t-il.

Ce rapport sur les Frères musulmans a été présenté, mercredi matin, lors d'un Conseil de défense et de sécurité nationale, en présence d'Emmanuel Macron. Il met en garde contre le développement d'un islamisme "par le bas" qui constituerait une "menace pour la cohésion nationale".

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