Victoires, échecs, escalier monumental, engueulades... Tout ce que le PS laisse à Solférino en partant dans le Val-de-Marne
Avant le transfert du PS vers Ivry-sur-Seine, franceinfo vous propose vendredi une dernière visite du siège du parti dans le 7e arrondissement de la capitale, bientôt occupé par un promoteur immobilier.
Le Parti socialiste quitte définitivement les portes de son siège parisien, 10 rue de Solférino dans le 7e arrondissement, pour s'installer à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne). franceinfo vous emmène pour une dernière visite dans ce lieu politiquement historique, bientôt occupé par une société immobilière, où se sont accumulés bons et mauvais souvenirs.
Un passé au gré des portraits
Le numéro 10 de la rue de Solférino, c'est d'abord une lourde grille noire. Au-delà, dans une immense benne jaune s'entassent de vieilles affiches et des drapeaux fatigués. Restent les souvenirs d'Henri Weber, au PS depuis les années 1980. Il joue les guides. "Mon souvenir le plus émouvant, c'est lorsque François Mitterrand s'est retiré, après 1995", se remémore le député européen et ex-sénateur. "Vous allez continuer, après moi. J'espère que, ici ou là, j'aurai le bonheur de vous rencontrer", déclarait alors l'ex-président de la République. "Message d'optimisme, traduit encore aujourd'hui Henri Weber, le socialisme français en avait vu d'autres. Il se redresserait."
Un autre souvenir moins glorieux remonte à un lundi de janvier 1992. Henri Weber s'installe à Solférino, dans le sillage du nouveau premier secrétaire, Laurent Fabius. "La maison grouillait d'inspecteurs dans le cadre de l'affaire Urba. Le juge d'instruction avait trouvé astucieux d'envoyer ces escouades le jour même de l'arrivée du nouveau premier secrétaire. On a connu plus sympathique comme intronisation", se souvient-il. Fabius, Mitterrand, et tant d'autres... La galerie de portraits des premiers secrétaires va rester sur place, à la demande du nouveau propriétaire : "Un siècle de socialisme !"
L'escalier et "la parade" des patrons du PS
L'escalier monumental et ritualisé s'impose. "Les caméras se massent ici et attendent la descente de la nouvelle direction. C'est la parade. Les premiers secrétaires disent 'l'ai-je bien descendu'", s'amuse Henri Weber.
Derrière une porte vitrée se situent la cour intérieure et une balustrade d'où un soir de défaite en mai 2007, Ségolène Royal annonça d'autres victoires. "Et nous allons construire ensemble le renouveau qui nous conduira vers des victoires futures", clamait alors la candidate défaite à la présidentielle.
Pour Henri Weber, "c'était la force de Ségolène. Elle les a harangués depuis cette terrasse".
Le déménagement vers "un parti pour tous"
De l'autre côté, la salle Marie-Thérèse Eyquem, du nom d'une militante féministe, était un haut lieu des bureaux nationaux et de leurs joutes oratoires. Le guide improvisé de Solférino raconte qu'ici, "Jean-Luc Mélenchon et François Hollande s'engueulaient quelquefois, dans les aigus". Partout, des cartons, des structures qu'on démonte sous le regard de Brigitte, permanente, qui compte presque 30 ans de parti. "J'en ai les larmes aux yeux, confie-t-elle. C'est une époque où nos anciens étaient vraiment des socialistes remplis de convictions et qu'aujourd'hui, on n'a plus malheureusement."
Posée dans un coin, l'immense photo de Jean Jaurès, au Pré-Saint-Gervais (Seine-Saint-Denis) en 1913. "Il harangue la foule, sans micro. Vous vous rendez compte", s'exclame Henri Weber. La photo va partir au nouveau siège du PS, à Ivry-sur-Seine. "Le Parti socialiste doit redevenir un parti pour tous, à l'opposé de ces grilles un peu lourdes, justifie l'entourage d’Olivier Faure, l’actuel premier secrétaire du PS. On fait 'tomber les murs'. Les espaces sont conçus en transparence." Et la direction dit croire à ce nouveau siège, à cette page qui se tourne pour le début d'une nouvelle aventure.
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